Fiche Mémo : Grands dispositifs
Fondamental : 1. Les litotes
Avec des propriétés prises dans des échelles de degrés d'intensité allant du plus faible au plus élevé, il est possible d'exprimer implicitement le plus en ne disant que le moins : c'est ce que l'on appelle une litote.
On obtient ce résultat avec un énoncé négatif (Je ne suis pas rassurée), un quantificateur faible comme un peu ou des adjectifs marquant une faible intensité comme petit, léger, etc.
Cette phrase peut être une façon atténuée de faire entendre que l'on a un problème sérieux. On le fait entendre tout en laissant au destinataire la possibilité de ne pas prendre en compte la gravité du problème en question. |
Fondamental : 2. Les actes indirects
Certaines assertions ou certaines questions peuvent être une façon indirecte de demander quelque chose.
On utilise ce moyen indirect par politesse : la politesse consiste ici à marquer que l'on laisse à autrui la liberté d'accéder ou non à la demande qui est formulée.
Une demande directe, par exemple avec un impératif, supposerait au contraire que l'on est effectivement fondé à ainsi formuler des ordres ou des injonctions à l'adresse des autres.
Une des façons de procéder poliment est de formuler une question dans laquelle on se contente de vérifier que les conditions sont remplies pour que l'autre accède à notre demande s'il le juge opportun : il a ce qu'on lui demande, il peut nous le donner, il est d'accord pour nous le donner.
Au lieu d'énoncer la demande directement avec un impératif ( |
Complément :
La politesse s'obtient aussi volontiers en ajoutant des formules de politesse qui disent effectivement que la réalisation dépend du bon plaisir du destinataire (« s'il vous plaît »
) ou en utilisant le conditionnel qui marque que cette réalisation n'est pas acquise (« Est-ce que vous auriez l'heure ? »
).
Complément :
Une autre méthode consiste à ajouter des verbes comme vouloir ou aimer dans des phrases assertives au conditionnel ou à l'imparfait, verbes indiquant un souhait sans préjuger de sa réalisation.
Ces phrases ne se contentent pas de formuler un souhait, elles s'interprètent comme une demande adressée à l'interlocuteur, prié de bien vouloir "me" donner ce kilo de pommes. |
Attention :
Ne pas faire précéder une demande de la formule Merci tant que la demande n'a pas été réalisée. « Merci de me donner un kilo de pommes de terre »
revient à prendre pour acquis que l'autre va effectivement réaliser ce qui est demandé : ce disant, on lui retire le droit à décider ou non d'obtempérer.
Fondamental : 3. Les questions rhétoriques
Une question rhétorique est une question qui vise à affirmer de manière implicite une position, en marquant que la position adverse peut difficilement être soutenue, et en invitant le destinataire à en convenir.
Il s'agit généralement d'une question rhétorique : non pas une vraie question mais plutôt une invitation adressée au destinataire pour qu'il en vienne à convenir qu'il est clair qu'"il" est allé trop loin. |
Les questions rhétoriques utilisent différents moyens pour exprimer ce rejet :
marques de négation :
« N'est-il pas allé trop loin ? »
conditionnel :
« Comment pourrait-il être allé trop loin ? »
infinitif :
« Où aller ? »
verbe vouloir :
« Qui veux-tu qui vienne ? »
reprises des positions contestées sous des formes variées :
« Et tu acceptes cela ? »
Attention : DE L'IMPORTANCE DU CONTEXTE
Toutes ces formulations, actes indirects, questions rhétoriques ou litotes, peuvent aussi s'interpréter directement sans implicite. Elles ne prennent ces valeurs implicites que dans certains contextes.
Cette question peut être aussi une vraie question, quand on interroge le destinataire pour savoir s'il dispose d'un moyen pour pouvoir consulter l'heure, par exemple dans un examen. |
Pour interpréter une phrase, quelle qu'elle soit, il faut prendre en compte le contexte dans lequel cette phrase est formulée, et voir comment elle enchaîne sur le contexte qui précède. De la même façon que des sous-entendus se nichent dans les chaînons manquants d'un enchaînement, ils peuvent se nicher dans les chaînons manquants entre une phrase et le contexte qui précède. |