Darwin

En 1859, Darwin publie un ouvrage intitulé "L'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle" (1859). Cet ouvrage décrit le principe de la sélection naturelle et a une incidence majeure sur la suite des travaux faisant le lien entre système nerveux et comportement. En effet, l'une des conclusions principales de Darwin est que l'homme fait partie du règne animal et qu'à ce titre, il partage une partie de son fonctionnement biologique, dont celui du système nerveux, et de son comportement avec les autres animaux.

La sélection naturelle

La sélection naturelle repose sur plusieurs mécanismes. Tout d'abord, Darwin constate qu'un sein d'une même espèce, il existe une grande variabilité entre les individus. Celle-ci peut être morphologique, physiologique, neurobiologique ou comportementale. Ces différences proviennent de facteurs génétiques. Darwin constate également que les différents milieux de vie des populations animales d'une même espèce peuvent aussi différer. Cela est exacerbé lorsque des populations d'une même espèce se retrouvent séparées suite à une migration, à la création d'une fleuve ou bien d'une île. A ce moment là, un environnement va conduire une population à évoluer d'une certaine façon tandis qu'un environnement différent conduira une autre population de la même espèce à évoluer autrement.

Par exemple, dans un environnement chaud, les individus d'une population A sont favorisés si leur physiologie amène à mieux résister au chaud. Ils vont se reproduire avec plus de succès que des individus porteurs de gènes moins favorables à ce même environnement. Ainsi la population A va évoluer. Un population B de cette même espèce qui serait confrontée à un environnement froid et à plus de prédateurs va évoluer dans un sens différent. Après des milliers d'années, il est possible que les populations A et B soient devenus deux sous-espèces (processus de spéciation), voire des espèces différentes. Les animaux de ces deux espèces présenteront non seulement des différences morphologiques et physiologiques, mais aussi probablement des différences dans le fonctionnement de leur système nerveux et dans leurs comportements.

ExempleLes pinsons de l'archipel des Galapagos

Le principe de la sélection naturelle décrit ci-dessus a été observé chez des populations de pinsons dans l’archipel des Galápagos. Ainsi, il existe maintenant de nombreuses espèces de pinsons qui se sont adaptées aux conditions des différentes îles de l’archipel des Galápagos. Certaines espèces ont évolué avec un bec plus gros de façon à pouvoir casser des coques de fruits tandis que d'autres espèces ont évolué vers un bec plus fin pour attraper des insectes.

ExempleLa phalène du bouleau

Un autre exemple, issu de l'activité humaine, résume bien le principe de la sélection naturelle. Il s'agit de l'exemple de la phalène du bouleau, un papillon. Ce papillon est naturellement de couleur claire et il se fond parfaitement sur l'écorce des bouleau. Des individus de couleur noir apparaissent parfois par mutation génétique mais leur proportion est très faible dans la population puisqu'ils sont vite repérés par les prédateurs et ainsi se reproduisent peu. Toutefois, dans les régions polluées par l'industrialisation, ces individus de forme sombre sont favorisés par l'environnement et on constate qu'ils survivent plus, transmettent leurs gènes aux génération futures tandis que les individus de forme claire sont éliminés. Ainsi, l'activité humaine, par son effet sur l'environnement, peut accélérer le mécanisme de sélection naturelle.

FondamentalRépercussions des travaux de Darwin en psychologie

La principale répercussion des travaux de Darwin est l'idée selon laquelle nous partageons une partie de notre fonctionnement biologique et de notre comportement avec les autres animaux, dans la mesure où les différentes espèces animales descendent d'un ancêtre commun. Bien sur, selon l'époque à laquelle les espèces ont divergé, il y a plus ou moins de ressemblances. Un chimpanzé, ou même un cheval, présente plus de ressemblances avec l'homme qu'un ver de terre. Toutefois l'homme et le ver de terre ont eu un même ancêtre commun il y a très longtemps. C'est pour cette raison que les aspects fondamentaux de leur système nerveux, par exemple la présence de cellules nerveuses (i.e. les neurones), sont conservés en grande partie.

A titre d'exemple, l'ancêtre commun des hommes et des chimpanzés remonterait à seulement 7-8 millions d'années. L'ancêtre commun à l'homme, au chimpanzé et au cheval remonterait lui probablement à 100 millions d'années. Il y a donc beaucoup plus de ressemblances dans la biologie (y compris celle du système nerveux) et le comportement d'un homme et d'un chimpanzé que dans celles d'un homme et d'un cheval. Une autre répercussion des travaux de Darwin, que l'on peut déduire de l'observation du comportement et de la biologie des espèces tout au long de l'arbre phylogénétique, est que plus le système nerveux d'une espèce est complexe, plus son comportement le sera également.