Le débat entre cardiocentrisme et cérébrocentrisme

Théorie cardiocentristre

Dans la théorie cardiocentriste, défendue par Aristote, le cœur est le centre de la pensée. Le cerveau est considéré comme un organe de refroidissement du corps.

L'idée du cœur en tant que centre de la pensée se retrouve également dans des écrits comme la bible. Le cœur y est associé à la sagesse. Le cerveau lui n'est jamais mentionné.

De ces écrits, il nous reste de très nombreuses expressions du langage courant : "apprendre par cœur", "donner de bon cœur", "parler à cœur ouvert"...

Théorie cérébrocentriste

Dans la théorie cérébrocentriste, c'est le cerveau qui est considéré comme le centre de la pensée.

Pour Hippocrate : « Non seulement nos plaisirs, nos joies et nos rires mais également nos tristesses, nos peines et nos chagrins proviennent du cerveau, et du cerveau uniquement. Grâce à lui nous pensons et comprenons, pouvons voir et entendre ; il nous permet de distinguer le laid du beau, ce qui est agréable de ce qui ne l'est pas, ce qui est bon de ce qui est mauvais ».

Galien

Les travaux de Galien, médecin grec du 2e siècle après JC, ont apporté des arguments en faveur du cérébrocentrisme.

Il soignait des gladiateurs et avait pu observer que des blessures à la tête amenaient à des changements de comportement.

D'autre part, il réalisait des vivisections chez l'animal, chez des porcs notamment. Il avait ainsi pu noter que des sections de nerfs spinaux ou crâniens amenaient à d'autres changements dans le comportement, en supprimant par exemple certaines sensations, des mouvements ou bien les cris de l'animal. Comme ces nerfs émanaient du cerveau ou convergeaient vers le cerveau, Galien en avait conclu que le cerveau était au centre du comportement.

Malgré ces observations, la théorie cardiocentriste est restée fortement ancrée au cours du moyen âge et ce n'est qu'avec d'autres observations, à la renaissance, que la place centrale du cerveau dans le comportement et la pensée a été définitivement admise.