Les aires de Brodmann
D'autres travaux que ceux de Broca et Wernicke, à d'autres niveaux d'observation, apportent des résultats qui vont eux aussi dans le sens de la théorie localisationniste.
En 1909, Brodmann réalise un travail d'histologie très important en dessinant à partir d'observation sous microscope des vues du cortex cérébral, prises dans un très grand nombre d'emplacements différents sur le cortex cérébral. Par ce travail, Brodmann est en mesure de constater que la structure du cortex cérébral n'est pas la même partout à la surface du cerveau. Les régions qu'il observe peuvent différer selon le nombre de couches de neurones, selon la densité des neurones dans les différentes couches et aussi selon les types de neurones qui composent ces différentes couches.
Dans l'exemple ci-dessous, vous pouvez constater que les épaisseurs relatives des différentes couches du cortex au niveau pariétal, au niveau du cortex strié (cortex visuel primaire dans le lobe occipital) et au niveau du cortex moteur (dans le lobe frontal) sont différentes. Par exemple les couches supérieures et profondes sont plus épaisses dans le cortex moteur tandis que la couche moyenne est inexistante dans ce même cortex. En revanche, la couche moyenne est plus épaisse dans le cortex strié.
Au final, le travail de Brodmann a débouché sur l'identification de 52 régions différentes, appelées encore aujourd'hui les aires de Brodmann. On parle aussi de cartes cytoarchitechtoniques, c'est-à-dire de cartes basées sur la structure du cortex (i.e. nombre de couches de neurones, densité et types de neurones).
Remarque :
Les travaux de Brodmann appuient assez clairement la théorie localisationniste. En effet, si la structure du cortex est différente en différents emplacements du cortex, et que les neurones qui composent ces régions sont également différents, il est plus que probable que cela sous-tende des différences fonctionnelles. Autrement dit, une structure différente amène une fonction probablement différente.