3. Le surplus du producteur

Le surplus du producteur mesure l’avantage que les producteurs retirent de l’existence d’un marché dans lequel toutes les transactions se font à un prix unique, le prix d’équilibre p*.

La lecture du graphique ci-dessus permet d’appréhender la notion de surplus du producteur. A l’équilibre de marché, ces derniers perçoivent p*·Q* de la vente de leur produit. Or, de la même façon qu’il était précédemment envisageable que les producteurs puissent discriminer entre les consommateurs, il est envisageable que les consommateurs puissent être à même de discriminer entre les producteurs. Dans ce cas, ils pourraient obtenir des quantités données de produits au prix auquel les producteurs sont prêts à les concéder plutôt qu’au prix d’équilibre. Ainsi, la quantité QX serait payée pX et les producteurs ne recevraient que pX·QX, alors que pour cette quantité ils encaissent en fait p*QX. L’avantage retiré de l’existence d’un marché est égal à (p*-pX)·QX, correspondant à la surface hachurée sur le graphique. De la même façon, la quantité (QY-QX) ne serait payée que pY et non p*, c’est à dire que les producteurs ont un avantage dû à l’existence d’un prix unique qui vaut (p*-pY)·(QY-QX), et ainsi de suite... En cas de discrimination continue, la dépense totale des consommateurs pour acquérir la quantité Q* aurait été mesurée par la surface OBEQ du graphique. Les producteurs auraient dans ce cas perdu la surface du triangle BPE par rapport à ce qu’ils retirent effectivement de la vente de cette quantité, mesuré par la surface OPEQ. Cette surface correspond donc au surplus du producteur. On le mesure par :

SP = 0,5·(p* – pMIN)·Q*

avec pMIN (correspondant à pB sur le graphique) le prix minimum consenti par les producteurs. On notera que le surplus du producteur, contrairement à celui du consommateur, constitue bel et bien un revenu supplémentaire perçu par les offreurs du fait de l’existence d’un marché générant l’existence d’un prix unique p*.