Section 4 : Surplus du consommateur, surplus du producteur et surplus social

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Cours: Microéconomie 2 : L'équilibre sur les marchés parfaits et imparfaits
Livre: Section 4 : Surplus du consommateur, surplus du producteur et surplus social
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Date: samedi 23 novembre 2024, 23:53

1. La notion de surplus sur le marché d'un produit

A l’équilibre de marché, il existe donc un prix unique pour toutes les unités échangées et pour tous les participants à l'échange. Tout consommateur faisant l’acquisition du produit le fait au prix d’équilibre et tous les producteurs vendent leur produit à ce même prix. Pourtant, une simple observation de la fonction de demande permet de constater qu’à l’exception de la dernière, toutes les unités achetées sur le marché le sont à un prix inférieur à celui que les demandeurs concernés étaient disposés à payer. De la même façon, toutes les unités vendues, à l’exception de la dernière, le sont par les offreurs à un prix supérieur à celui auquel ils étaient près à offrir le produit. Il apparaît donc que tous les agents participant au marché tirent avantage de l’existence sur ce dernier d’un prix unique, le prix d’équilibre.

Vidéo "La notion de surplus sur le marché d'un produit"

2. Le surplus du consommateur

Le surplus du consommateur mesure l’avantage que les consommateurs retirent de l’existence d’un marché dans lequel toutes les transactions se font à un prix unique, le prix d’équilibre.

Sur le graphique ci-dessus, les demandeurs dépensent p*·Q*, dépense représentée par la surface du rectangle OPEQ. Or, supposons que les producteurs aient la possibilité de discriminer entre les consommateurs, de sorte qu’ils puissent leur faire effectivement payer le prix qu’ils sont réellement disposés à verser pour acquérir les quantités concernées. Dans ce cas, par exemple, la quantité QX serait acquise au prix pX, pour une dépense totale égale à pX·QX. La quantité comprise entre QX et QY serait payée pY et la dépense totale pour QY serait pX·QX + pY·(QY-QX). Enfin, la quantité comprise entre QY et Q* serait payée au prix d’équilibre p* et la dépense totale cumulée des demandeurs s’établirait alors à pX·QX + pY·(QY-QX) + p*·(Q*-QY). Cet exemple illustre clairement le fait que dans cette éventualité, les consommateurs auraient du payer plus qu’ils ne le font réellement pour acquérir la quantité Q*. Dans leur ensemble, les consommateurs auraient dû dépenser p*·Q* plus la surface hachurée sur le graphique. Si l’on pousse le raisonnement à l’éventualité d’une discrimination parfaitement continue entre les consommateurs, alors chaque consommateur verserait le prix qu’il est personnellement disposé à verser pour acquérir le bien. Dans ce cas, la dépense totale de ces derniers pour acquérir une quantité Q* du bien s’élèverait à la surface OAEQ. L’existence d’un marché sur lequel toutes les transactions s’effectuent au prix unique d’équilibre p* leur permet de ne dépenser pour cette quantité que p*·Q*, ce qui correspond à la surface OPEQ. De fait, les consommateurs retirent de l’existence de ce marché un avantage qui peut être mesuré par la surface du triangle PAE : il s’agit du surplus du consommateur. Ce surplus est aisément mesurable si l’on connaît les fonctions d’offre et de demande, car on connaît alors les valeurs de p* et de Q*, ainsi que celle de pA qui correspond au prix maximum que sont prêts à verser les demandeurs. Le surplus du consommateur vaut alors :

SC = 0,5·(pMAX – p*)·Q*

Il est important de bien comprendre que la valeur du surplus du consommateur représente une économie potentielle que ces derniers réalisent par rapport à la situation dans laquelle une discrimination entre les consommateurs serait possible. Il ne s’agit donc en quelque sorte que d’un « gain psychologique ». Les consommateurs dépensent moins que ce qu’ils auraient eu à dépenser en l’absence d’un marché à prix unique ; en aucun cas le surplus du consommateur ne représente une somme versée à ces derniers.


3. Le surplus du producteur

Le surplus du producteur mesure l’avantage que les producteurs retirent de l’existence d’un marché dans lequel toutes les transactions se font à un prix unique, le prix d’équilibre p*.

La lecture du graphique ci-dessus permet d’appréhender la notion de surplus du producteur. A l’équilibre de marché, ces derniers perçoivent p*·Q* de la vente de leur produit. Or, de la même façon qu’il était précédemment envisageable que les producteurs puissent discriminer entre les consommateurs, il est envisageable que les consommateurs puissent être à même de discriminer entre les producteurs. Dans ce cas, ils pourraient obtenir des quantités données de produits au prix auquel les producteurs sont prêts à les concéder plutôt qu’au prix d’équilibre. Ainsi, la quantité QX serait payée pX et les producteurs ne recevraient que pX·QX, alors que pour cette quantité ils encaissent en fait p*QX. L’avantage retiré de l’existence d’un marché est égal à (p*-pX)·QX, correspondant à la surface hachurée sur le graphique. De la même façon, la quantité (QY-QX) ne serait payée que pY et non p*, c’est à dire que les producteurs ont un avantage dû à l’existence d’un prix unique qui vaut (p*-pY)·(QY-QX), et ainsi de suite... En cas de discrimination continue, la dépense totale des consommateurs pour acquérir la quantité Q* aurait été mesurée par la surface OBEQ du graphique. Les producteurs auraient dans ce cas perdu la surface du triangle BPE par rapport à ce qu’ils retirent effectivement de la vente de cette quantité, mesuré par la surface OPEQ. Cette surface correspond donc au surplus du producteur. On le mesure par :

SP = 0,5·(p* – pMIN)·Q*

avec pMIN (correspondant à pB sur le graphique) le prix minimum consenti par les producteurs. On notera que le surplus du producteur, contrairement à celui du consommateur, constitue bel et bien un revenu supplémentaire perçu par les offreurs du fait de l’existence d’un marché générant l’existence d’un prix unique p*.


4. Le surplus social

Sur le marché d'un produit quelconque, le surplus social (parfois appelé surplus collectif) correspond à l'avantage que perçoivent l'ensemble des participants à l'échange (offreurs et demandeurs participant à l'échange) du fait de l'existence d'un marché sur lequel tout ces échanges se font à un prix unique : le prix d'équilibre. Il s'agit donc tout simplement de la somme des surplus du producteur et du consommateur.

Surplus social = Surplus du consommateur + Surplus du producteur

Dans le graphique ci-dessus, on identifie le surplus du consommateur comme étant mesuré par la surface AEP et le surplus du producteur comme étant mesuré par la surface BEP. Le surplus social de ce marché, somme des deux surplus précédents, est donc mesuré par la surface AEB.