Fiche Mémo : Les mots homophones

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PROPRIÉTÉS ET VALEURS DES PRINCIPAUX MOTS CONCERNÉS

Fondamental

Voici une série de tableaux qui caractérisent le sens et la construction des paires d'homophones[1] grammaticaux les plus fréquentes.

à est une préposition[2] et introduit un groupe nominal[3] (« à + ma soeur ») ou un infinitif (« à + parler »).

a correspond au verbe avoir (employé seul ou comme auxiliaire[4] pour les temps composés[5]) conjugué à la 3e personne du singulier du présent ; il appelle un sujet[6] singulier (groupe nominal plein ou  pronom de 3e personne singulier) avec lequel il s'accorde.

on renvoie à un ensemble d'individus en nombre indéfini et est toujours sujet d'un verbe, qui s'accorde avec lui à la 3e personne du singulier.

ont correspond au verbe avoir (employé seul ou comme auxiliaire) conjugué à la 3e personne du pluriel du présent ; il appelle un sujet pluriel (groupe nominal plein ou  pronom de 3e personne pluriel) avec lequel il s'accorde.

son précède un nom singulier qu'il détermine en le rapportant à un "possesseur" singulier de 3e personne.

sont correspond au verbe être (employé seul ou comme auxiliaire[5]) conjugué à la 3e personne du pluriel du présent ; il appelle un sujet pluriel (groupe nominal plein ou  pronom de 3e personne pluriel) avec lequel il s'accorde.

est correspond au verbe être (employé seul ou comme auxiliaire)à la 3e personne du singulier du présent ; il appelle un sujet singulier avec lequel il s'accorde.

ai correspond au verbe avoir (employé seul ou comme auxiliaire) conjugué à la 1ère personne du singulier[7] du présent ; il a pour sujet un pronom[8] de 1ère personne du singulier avec lequel il s'accorde.

soi est un pronom[9] à valeur réfléchie : il a la fonction d'un groupe nominal[3], en l'occurrence souvent introduit par une préposition[2] (« à soi », « en soi », « pour soi », etc.) ; il est utilisé pour renvoyer au sujet[6] explicite ou implicite de la phrase.

soit a trois valeurs :

  • « Il faut qu'il soit » : il correspond ici au verbe être (employé seul ou comme auxiliaire) conjugué à la 3e personne du singulier du subjonctif présent[10] ; il appelle alors un sujet singulier (groupe nominal plein ou  pronom de 3e personne singulier) avec lequel il s'accorde.

  • « Il a couru le marathon, soit 30km » : il est ici utilisé pour introduire un chiffrage permettant de quantifier un élément décrit dans la première partie de la phrase, ici la course effectuée.

  • « soit ceci, soit cela » :il est ici utilisé pour marquer une alternative, précédant chacun des termes de l'alternative.

peu indique une faible quantité. Il peut être employé :

  • pour quantifier un nom : « peu de vin ».

  • pour quantifier un adjectif[11] : « peu aimable ».

  • seul comme sujet ou comme objet[12] d'un verbe  : « Peu le connaissent » /« Donner peu ».

peut correspond au verbe pouvoir conjugué à la 3e personne du singulier du présent  ; il sert d'auxiliaire modal[13] pour introduire un autre verbe qui doit lui être à l'infinitif (« elle peut parler ») ; il appelle un sujet singulier (groupe nominal plein ou  pronom de 3e personne singulier) avec lequel il s'accorde.

ou marque une alternative et relie deux éléments ou plus :

  • qui peuvent être des groupes nominaux[14]: « Pierre ou Paul ».

  • ou des adjectifs : « grand ou petit ».

  • ou des propositions[15] : « Il pleut ou il neige ».

  • ou toutes sortes de groupes.

réfère à

  • un lieu «  es-tu ? »

  • ou à un moment : « le jour ... »

et s'emploie pour introduire une proposition interrogative[16] ou une proposition relative[17].

la peut :

  • soit déterminer[18] un nom féminin singulier - c'est alors l'article défini la, et il précède le nom en question : « la pomme ».

  • soit renvoyer à un antécédent[19] féminin singulier de 3ème personne - c'est alors le pronom[20] complément d'objet direct[21] de 3è personne la. Il précède alors un verbe : « Je la regarde », sauf dans les impératifs[22] où il suit le verbe, auquel il est rattaché par un tiret : « Regarde-la ! »

peut :

  • soit indiquer un lieu proche mais distinct de l'endroit où est le locuteur :c'est alors l'adverbe de lieu[23] là.

  • soit servir à indiquer un objet proche mais non immédiatement proche, en relation avec le déterminant démonstratif[24] ce. Il suit alors un nom auquel il est rattaché par un tiret : « ce livre- ».

ce peut :

  • soit déterminer un nom masculin singulier qu'il précède. C'est alors le déterminant[18] démonstratif : « ce livre ».

  • soit précéder une proposition relative[25]. C'est alors un pronom[20] et la proposition relative précise ou décrit ce à quoi il réfère : « ce que tu vois », « ce dont tu parles », etc.

  • soit précéder le verbe être, parfois avec des auxiliaires modaux[13] pouvoir et devoir ou le verbe sembler pour les relier. C'est alors un pronom sujet neutre et il réfère à ce que la phrase va permettre d'identifier ou de décrire : « C'est Paul », « Ce sera le bonheur », « Ce peut être une solution », etc.

se est un pronom réfléchi de 3e personne, il est nécessairement associé à un verbe, et en fait un verbe pronominal[26] avec différentes valeurs possibles :

  • valeur réfléchie : « Il se comprend ».

  • valeur réciproque : « Ils se parlent ».

  • valeur passive : « Cela se vend bien ».

  • ou simplement valeur d'état ou de sentiment : « se souvenir », « se lamenter ».

Attention

À ces paires s'en ajoute une autre, rapprochant cette fois ses et ces.

Ces et ses sont deux déterminants. Ils ont par conséquent le même type de construction. Nous ne les avons pas encore présentés parce qu'il est difficile de les différencier par des tests : quoique qu'ils ne varient pas de la même façon (ses donne au singulier son ou sa, quand ces donne au singulier ce, cet et cette), la substitution de l'un par l'autre est toujours possible puisqu'ils entrent dans les mêmes contextes :

  • Il a invité ses voisins.

  • Il a invité ces voisins.

Ici ses comme ces peuvent être remplacés l'un comme l'autre aussi bien par son que par ce en mettant voisin au singulier :

  • Il a invité son /ce voisin.

  • Il a invité ce / son voisin.

Pour les distinguer, il faut donc prendre en compte leur valeur, ce qui implique d'avoir réfléchi à ce que signifie la portion de texte où ils apparaissent.

Fondamental

ces est un déterminant démonstratif. Il permet de faire référence :

  • soit à des entités directement ou indirectement reliées à la situation dans laquelle s'inscrit le locuteur : « Tu vois ces livres ? »

  • soit à des entités dont il vient d'être question : « J'ai rencontré des amis. Ces amis te connaissent. »

ses est un déterminant possessif qui est pluriel, mais qui renvoie à un "possesseur" singulier (par opposition à leurs qui renvoie à un possesseur pluriel).

Ce possesseur est une entité dont il vient d'être question : « Ma soeur est partie en vacances en Toscane. Ses enfants sont ravis ».

Il n'était pas question d'enfants dans le contexte antérieur, il était question de « ma soeur ».

Complément

On dispose quand même de tests pour venir étayer ces interprétations :

Lorsque ces permet de faire référence à des entités dont il vient d'être question, on peut insérer mêmes après ces : « J'ai rencontré des amis. Ces mêmes amis te connaissent. »

Comme ses renvoie à un possesseur dont il vient d'être question, on peut le remplacer par un complément de nom[27] : dans « Ma soeur est partie en vacances en Toscane. Ses enfants sont ravis », « ses enfants » s'interprète comme étant l'équivalent de « les enfants de ma soeur ».

ENTRE GRAMMAIRE ET LEXIQUE

Attention

Il y a aussi un certain nombre de mots grammaticaux[28] qui sont homophones d'un mot lexical[29]. Les stratégies pour éviter de les confondre ne sont pas exactement les mêmes.

Méthode

Elles peuvent sans doute passer par des tests ou par l'identification des valeurs et constructions impliquées comme on l'a vu précédemment.

Elles peuvent aussi simplement passer par la reconnaissance du sens qui est celui du mot lexical : dans du/dû est-il question de devoir ? dans près/prêt, quelqu'un est-il préparé ou bien quelqu'un est-il proche ?

Fondamental

Par ailleurs, l'orthographe du mot lexical est souvent beaucoup plus justifiée, avec des lettres muettes qui sont des consonnes latentes[30] et que l'on retrouve dans d'autres mots de la même famille:

  • prêt  : s'apprêter