Section 4 : Surplus du consommateur, surplus du producteur et surplus social

3. Le surplus du producteur

Le surplus du producteur mesure l’avantage que les producteurs retirent de l’existence d’un marché dans lequel toutes les transactions se font à un prix unique, le prix d’équilibre p*.

La lecture du graphique ci-dessus permet d’appréhender la notion de surplus du producteur. A l’équilibre de marché, ces derniers perçoivent p*·Q* de la vente de leur produit. Or, de la même façon qu’il était précédemment envisageable que les producteurs puissent discriminer entre les consommateurs, il est envisageable que les consommateurs puissent être à même de discriminer entre les producteurs. Dans ce cas, ils pourraient obtenir des quantités données de produits au prix auquel les producteurs sont prêts à les concéder plutôt qu’au prix d’équilibre. Ainsi, la quantité QX serait payée pX et les producteurs ne recevraient que pX·QX, alors que pour cette quantité ils encaissent en fait p*QX. L’avantage retiré de l’existence d’un marché est égal à (p*-pX)·QX, correspondant à la surface hachurée sur le graphique. De la même façon, la quantité (QY-QX) ne serait payée que pY et non p*, c’est à dire que les producteurs ont un avantage dû à l’existence d’un prix unique qui vaut (p*-pY)·(QY-QX), et ainsi de suite... En cas de discrimination continue, la dépense totale des consommateurs pour acquérir la quantité Q* aurait été mesurée par la surface OBEQ du graphique. Les producteurs auraient dans ce cas perdu la surface du triangle BPE par rapport à ce qu’ils retirent effectivement de la vente de cette quantité, mesuré par la surface OPEQ. Cette surface correspond donc au surplus du producteur. On le mesure par :

SP = 0,5·(p* – pMIN)·Q*

avec pMIN (correspondant à pB sur le graphique) le prix minimum consenti par les producteurs. On notera que le surplus du producteur, contrairement à celui du consommateur, constitue bel et bien un revenu supplémentaire perçu par les offreurs du fait de l’existence d’un marché générant l’existence d’un prix unique p*.