Section 5 : La régulation des transactions sur un marché
1. La question des coûts de transaction
Un
certain nombre de phénomènes économique peuvent entraîner l’existence
d’échanges ayant lieu en dehors du point d’équilibre du marché. Ces échanges sont
alors réalisés à un prix différent du prix d’équilibre. Immanquablement, ils ne
peuvent satisfaire au mieux et simultanément les attentes des producteurs et
des consommateurs d’un produit, puisque seul l’équilibre du marché garantit ce
résultat. Ils génèrent également des volumes d'échange inférieurs à celui atteint à l'équilibre du marché. Il faut cependant admettre que pour une multitude de raisons, la
plupart des échanges se font effectivement hors équilibre. Nous allons
présenter ici la plus connue d’entre elles, à savoir l’existence de coûts
de transaction.
En considérant que les échanges s’effectuent au prix d’équilibre, on suppose qu’il n’existe aucun intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs du bien ou du service considéré. Dans la réalité, sur l’immense majorité des marchés, un certain nombre d’intermédiaires facilitent les contacts entre producteurs et consommateurs. Il s’agit des commerçants, des courtiers, des banquiers, des agents immobiliers, des négociants, etc. En rémunération de leur activité, ces intermédiaires de marché reçoivent une rémunération qui correspond à une portion, parfois importante, du prix du produit vendu. Cet état de fait implique que le prix payé par le consommateur est supérieur au prix reçu par le producteur. La différence entre les deux correspond à la rémunération des services des intermédiaires de marché. Il s’agit des coûts de transaction.
Sur le graphique ci-dessus, le coût de transaction par unité correspond à la différence entre le prix payé par les demandeurs (pD) et celui reçu par les offreurs (pO). C’est le montant de la rémunération perçue par le(s) intermédiaire(s) présent(s) sur ce marché. On constate alors que le prix d’équilibre p* ne correspond plus à rien de concret dans la mesure où aucun des participants au marché ne verse ou ne reçoit ce prix. De plus, l’existence de coûts de transaction provoque une diminution des quantités échangées de Q* à Q1. De manière générale, les volumes échangés sur un marché sont d’autant plus faibles que le nombre d’intermédiaires et/ou le montant de leur rémunération s’élèvent.
Pour toute la suite du cours, nous considérerons par souci de simplification qu'il n'existe pas d'intermédiaires entre offreurs et demandeurs (ou encore que les coûts de transaction sont nuls), de sorte qu'en l'absence de régulation du marché, les échanges s'effectuent au point d'équilibre.