Section 5 : La régulation des transactions sur un marché
2. La régulation du prix d’échange : prix plancher et prix plafond
Une autre situation possible sur le marché d'un produit est celle d’une intervention de l’État visant à fixer le prix
d’un bien ou d’un service particulier. Ce type d’intervention peut avoir deux
objectifs différents. Si le prix d’équilibre est considéré trop faible, par
exemple parce qu’il ne permet pas aux offreurs d’un produit de vivre
correctement de leur activité, alors l’État peut décider de fixer un prix
plancher, supérieur au prix d’équilibre du marché. Au contraire, si le prix
d’équilibre est considéré trop élevé, par exemple parce qu’il ne permet pas aux
demandeurs d’un produit d’accéder de manière satisfaisante à la consommation de
ce dernier, alors l’État peut décider de fixer un prix plafond, inférieur au
prix d’équilibre du marché. Les effets de ces deux interventions sont
représentés sur les graphiques ci-dessous :
Si l’État fixe un prix plancher
supérieur au prix de marché, afin de garantir un revenu plus juste aux
producteurs, alors la quantité demandée (QD) est inférieure à la
quantité offerte (QO). Apparaît alors un problème de surplus, dans la
mesure où toute une partie de l’offre ne trouve pas preneur. A titre d’exemple,
on peut citer les prix planchers fixés pour de nombreux produits agricoles au
sein de l’Union européenne. Ayant pour but de garantir un revenu minimum aux
producteurs européens sur un marché mondial générant des prix considérés
insuffisants, ils entraînent l’apparition de surplus permanents, notamment
céréaliers ou fruitiers. Symétriquement, si l’État fixe un prix plafond
inférieur au prix de marché, visant à garantir l’accès du plus grand nombre à
un produit donné, alors les quantités demandées (QD) sont
supérieures aux quantités offertes (QO). Dans ce cas apparaissent
des problèmes de pénurie du produit concerné. L’exemple des habitations à loyer
modéré (HLM) est tout à fait parlant. Le prix plafond fixé pour ce type
d’habitations, qui vise à favoriser l'accès du plus grand nombre au logement, est à l’origine d’une pénurie récurrente de logements, à
l’origine des "files d’attente" bien connues pour ces derniers.