À vos stylos !

Au travers des exercices qui précèdent, vous avez pu découvrir et redécouvrir tout ce qui permet de décider si l'on a affaire à un mot grammatical ou à plusieurs mots grammaticaux contigus.

Il vous faut maintenant bien vous approprier ces différents points : confondre un mot unique avec deux ou trois mots contigus est là encore tout à fait stigmatisant dans la mesure où cela revient à ne pas avoir réussi à restituer le découpage de la phrase.

À vous de jouer : PRENEZ UN STYLO ET UN PAPIER ... ET ESSAYEZ DES RÉPONSES aux questions qui suivent. VOUS POURREZ AMÉLIORER VOS RÉPONSES AU FUR À MESURE DES INDICES.

Et au final, après avoir usé et abusé des indices, vous pourrez comparer vos réponses avec la solution qui donne la réponse pour chaque question.

SI VOUS NE TROUVEZ PAS MALGRÉ LES INDICES, NE VOUS INQUIÉTEZ PAS : TOUTES LES RÉPONSES SONT DANS LES CORRIGÉS DES EXERCICES QUI PRÉCÈDENT ; IL VOUS SUFFIT D'ALLER RECHERCHER DANS CES CORRIGÉS.

Question

Comment choisit-on entre plutôt et plus tôt ?

Indice

Tôt, comme tard, sont affaires de moment !

Indice

« - Tu pars plus tôt ? »

« - Plus tôt que quoi ? »

Indice

« Plutôt fromage ou plutôt dessert ? »

Indice

Cela dépend de ce que tu préfères ...

Solution

Plus tôt fait référence à un moment antérieur (plus tôt) à un moment dont on a parlé : plus s'oppose à moins, et tôt à tard.

Plutôt sert à marquer une préférence dans un contexte où une alternative est envisagée.

Question

Quelle différence faut-il faire entre quel que et quelque ?

Indice

Il faut tout bien décomposer. Mais l'un comme l'autre entrent dans des formules un peu archaïques, et assez figées.

Indice

On peut avoir quel que, mais aussi quelle que, quels que ou quelles que.

Indice

En effet, quel est ici un adjectif[1].

Indice

En fait, on n'a jamais exactement quel que, quelle que, quels que, quelles que. On a quel qu'il, quelle qu'elle, quels qu'ils, quelles qu'elles.

Indice

Plus précisément, on a généralement les formules entières suivantes : quel qu'il soit, quelle qu'elle soit, quels qu'ils soient, quelles qu'elles soient.

Indice

L'adjectif est donc ici un attribut [2]: l'attribut du sujet il/elle/ils/elles ; et il s'accorde avec lui.

Indice

Le mot quelque en revanche est un mot d'usage tout à fait courant.

Indice

Du moins quand il est au pluriel : quelques amis. La forme au singulier devant nom est plus rare : quelque ami sera passé te rendre visite.

Indice

Mais quelque ou quelques n'est pas toujours devant des noms.

Indice

On le trouve devant adjectif, dans des formules qui ressemblent un peu aux formules pour quel que  : dans les deux cas le verbe être au subjonctif[3] est dans les parages.

Indice

Attention à ne pas confondre « quelque délicieuses qu'elles soient », et « quelles qu'elles soient » !

Indice

Devant adjectif, quelque est un adverbe [4]: il est invariable.

Solution

Dans quel(les) qu'il(s)/elle(s) :

  • quel(les) est un adjectif[5] : c'est la raison pour laquelle il varie en g[6]enre[6] et en nombre[7] en fonction du pronom[8] il/elle/ils/elles qui le suit et sur lequel il porte.

  • Il a la fonction d' attribut[9] de ce pronom : on le trouve donc toujours en relation avec le verbe être au subjonctif[3].

    • quel qu'il soit / quelle qu'elle soit / quels qu'ils soient / quelles qu'elles soient

Quelque apparaît quant à lui :

  • soit devant un nom, et c'est alors un déterminant[10], qui varie en nombre :

    • quelque chien / quelques chiens

  • soit devant un adjectif, en quel cas c'est un adverbe[4], et il est invariable ; il parcourt tous les degrés de l'adjectif ce pour quoi il est suivi lui aussi du verbe être au subjonctif :

    • quelque fatigué qu'il soit / quelque fatiguées qu'elles soient

Question

Quels sont les cas où il suffit de se demander si l'on a affaire à un pronom[11] faisant référence à quelque chose supposé connu ?

Indice

Pensez à la différence entre quelle femme et qu'elle dort.

Indice

« - Je crois qu'elle dort. »

« - Qui ça ? »

Indice

y est un pronom : il fait référence à quelque chose supposé connu, dont on a parlé (ou dont on va parler).

« - Pierre y va. »

« -  ? »

Indice

en peut être un pronom aussi, faisant référence à quelque chose supposé connu, dont on a parlé, ou dont on va parler :

« - Pierre en vient. »« - D'où ? »

Indice

Attention : dans en France, en n'est pas un pronom mais une préposition[12].

Indice

s'y est homophone de si, n'y est homophone de ni, qu'y est homophone de qui, s'en est homophone de sans, qu'en est homophone de quand.

Indice

si est une conjonction de subordination[13] (« Si tu dors, ... ») ou un adverbe[14] (« elle est si énervée »), mais n'est pas un pronom.

ni est une conjonction de coordination[15] (« ni toi ni lui »), mais n'est pas un pronom.

qui est un pronom relatif[16] ou interrogatif[17], mais ne fait pas référence à quelque chose supposé connu : il a soit un antécédent[18] immédiat (« le livre qui est là »), soit une référence indéfinie (« qui dort ? »)

sans est une préposition[12] mais n'est pas un pronom.

quand est une conjonction de subordination (« Quand elle est entrée, ils dormaient ») ou un adverbe interrogatif[19] (« Quand vient-elle ? ») mais n'est pas un pronom.

Indice

elle, y et en pronom sont toujours très proches du verbe (« elle dort », « Lucie y va », « Marc en vient »), ce qui n'est en rien nécessaire pour si, ni, qui, sans ou quand.

Solution

- Entre quelle(s) et qu'elle(s), la différence est que dans qu'elle(s), on a le pronom elle(s) : il suffit de vérifier qu'il est question d'une ou plusieurs entités déjà connues, dont la désignation est un nom féminin. Quel(les) en revanche est plutôt un déterminant : « quelle femme ! »

- Dans s'y, n'y, qu'y, s'eny et en sont des pronoms : ils font référence à quelque chose dont on a parlé avant. Cela suffit à distinguer ces ensembles des mots homophones : si, ni, qui, sans. Ce sont en outre des pronoms qui précèdent immédiatement le verbe : « s'y colle », « n'y croit pas », « qu'y pense », « s'en va ».

- Attention dans qu'en, homophone de quand, en peut être un pronom (« Je ne veux pas qu'en reviennent seulement trois personnes »), mais peut être aussi une préposition[12] (« Ce n'est qu'en 2020 qu'il partira »).

Question

Quels sont les cas où il suffit de se demander si l'on a affaire à un verbe et où il faut bien faire la différence alors entre être et avoir sous toutes leurs formes ?

Indice

Le verbe être comprend deux formes qui sont réduites à une seule voyelle à l'oral : es, est à la 2ème[20] ou la 3ème[21] personne du singulier du présent de l'indicatif[22].

Le verbe avoir comprend un certain nombre de formes qui sont réduites à une seule voyelle à l'oral : ai, a, as, ont aux trois personnes du singulier du présent de l'indicatif[25][23] ainsi qu'à la 3ème personne du pluriel ; aie, aies, ait, aient aux trois personnes du singulier du présent du subjonctif[24] ainsi qu'à la 3ème personne du pluriel.

Indice

Dans toutes ces formes, le verbe est précédé d'un mot dont le e final est élidé : soit d'une forme de négation (n'), soit d'un pronom personnel objet[26] (m', t', l', s'), soit d'un pronom démonstratif[27] (c')

Indice

En revanche :

non est un adverbe de négation[28] (apparaissant seul ou devant un adjectif [1]: non violent).

mon, ton, mes, tes, ses, ma et ta sont des déterminants possessifs[29].

ces un déterminant démonstratif[30].

les et la soit des articles définis[31] (les arbres, la fleur), soit des pronoms personnels[11] compléments d'objet direct[32] (je les vois, je la vois).

est un adverbe de lieu[33] (il habite là).

Indice

On distingue [es, est] de [ai, aie, aies, ait, aient] en changeant le temps : [étais, était] versus [avais, avait, avaient]

Indice

c'est, m'es, m'est, t'est sont suivis d'attributs : « c'est beau », « tu m'es cher », « elle m'est précieuse », « il t'est inconnu ».

s'est, t'es sont suivis de participes passés : « il s'est trompé », « tu t'es guérie ».

Les formes en avoir sont suivies de participes passés : « elle l'a vue », « ils m'ont appris ».

Solution

Dans n'ont, m'ont, t'ont, m'a, m'as, t'a, t'as, l'a, l'as, t'ai, t'aie, t'ait, t'aies, t'aient, m'aie, m'aies, m'ait, m'aient, l'ai, l'aie, l'aies, l'ait, l'aient, on reconnaît le verbe avoir sous différentes formes : présent de l'indicatif[23] singulier ou pluriel (ai, as, a, ont), présent du subjonctif[24] singulier ou pluriel (aie, aies, ait, aient).

Dans c'est, s'est, t'es(t), m'es(t), l'es(t), on reconnaît le verbe être à la 2e[20] ou la 3e[21] personne du singulier du présent de l'indicatif[22].

Les deux se reconnaissent au fait qu'ils varient en personne[34], temps[35] et mode[36] comme des verbes, mais aussi au fait qu'ils ont l'un comme l'autre soit un emploi d'auxiliaire[37] devant un participe passé[38], soit un emploi plein devant un complément[39] pour avoir, et un attribut[2] pour être. Cela suffit à les différencier de non, mon, ton, ma, ta, mes, tes, ses, ces, la, là, les.

Pour les différencier l'un de l'autre, on les fait varier. Ou bien, tout simplement, on examine le contexte :

- on aura une forme en être devant un attribut : « c'est beau », « tu m'es cher », « elle m'est précieuse », « il t'est inconnu ».

- on aura une forme en avoir devant un participe passé (« elle l'a mangé », « elle m'a compris », « elles t'ont vue », etc.).

- on aura aussi une forme en être devant un participe passé lorsqu'il s'agit de verbes pronominaux[40] (« elle s'est trompée », « tu t'es cru », etc.).

Voilà, vous avez fait le tour de ce qu'il faut retenir concernant les cas où l'on hésite entre un ou plusieurs mots grammaticaux à la suite. Pour finir de bien vous imprégner de ces quelques points, lisez attentivement la fiche récapitulative qui suit.

ELLE COMPREND 3 PARTIES :

une qui récapitule les principaux cas de figure où une suite de deux mots ou plus est homophone d'un mot grammatical unique, une qui reprend les principaux tests à savoir utiliser dans ce cas, une sur les valeurs des principaux mots grammaticaux impliqués.