Introduction

A la fin de l’année 1870, Paris est assiégée par les Prussiens. C’est la famine dans la ville, pendant tout l’hiver 1870-1871. L’Empire Allemand est proclamé à Versailles le 18 janvier 1871. Le 28 janvier, un armistice entre la France et l’Allemagne est signé. Les élections législatives du 8 février 1871, hâtivement organisées, donnent la majorité au parti monarchiste, sauf à Paris, à majorité républicaine. Au terme de tensions politiques entre le peuple de Paris et le gouvernement conservateur et monarchiste (dont le transfert à Versailles, symbole de la monarchie absolue, n’est pas la moindre), une insurrection éclate le 18 mars 1871. C’est la « Commune de Paris ».

Les insurgés sont issus des classes populaires : ouvriers (env. 420 000 à Paris sur 1 800 000 habitants), petits artisans (env. 60 000) et petits commerçants. Le rôle des femmes aussi a été important, avec la figure de Louise Michel, institutrice, anarchiste et féministe.

Les insurgés occuperont Paris pendant 2 mois, dans une effervescence politique et intellectuelle qui rappelle les premières années de la Révolution Française. Les troupes du gouvernement réfugié à Versailles, aidées par les Allemands, reprendront Paris au terme de la « Semaine Sanglante » du 21 au 28 mai 1871, marquée par une répression féroce (entre 6 000 et 20 000 morts selon les sources) et de nombreuses destructions (dont l’Hôtel de Ville et le Palais des Tuileries). Les survivants sont condamnés ou exilés (comme Louise Michel, exilée en Nouvelle-Calédonie), l’amnistie n’interviendra qu’en 1880 grâce à Léon Gambetta. Bien qu’elle n’ait duré que deux mois et demi, la Commune de Paris reste un événement majeur dans l’Histoire de France. Malgré son échec, c’est la première véritable révolution socialiste, très vite intégrée à l’historiographie socialiste. Marx lui consacre un livre dès 1871, Lénine y fait longuement référence dans un ouvrage en 1917[1]. Elle marquera longtemps les rapports de classe en France.



[1] Karl Marx, La Guerre Civile en France, 1871 ; Lénine, L’Etat et la Révolution, 1917