5.4 : La redistribution : où l'observer et quelle efficacité ?

2. Le TEE

La comptabilité nationale cherche à représenter de façon synthétique l’ensemble de l’activité économique d’un pays en enregistrant les flux monétaire et financiers entre les différents acteurs de cette économie. Puisqu’il serait impossible de représenter chacun des acteurs (vous, moi, chaque personne, chaque entreprise, etc.), ces acteurs sont regroupés en grandes catégories : les secteurs institutionnels. On trouve les ménages, les sociétés financières, les sociétés non financières, les administrations publiques, les institutions sans but lucratif et le reste du monde.

Une fois ces acteurs précisés, on pourrait résumer les opérations entre ces acteurs avec une représentation en circuit de l’économie. Toutefois, si l’on souhaite préserver un minimum de précision, la représentation graphique risquerait de devenir illisible à cause du très grand nombre d’opérations différentes : par exemple, les entreprises produisent, paient des salaires, des capitaux, des facteurs de productions, des impôts ; elles touchent des subventions, vendent leurs produits, etc.

Aussi, plutôt que de représenter les choses sous forme d’un schéma, la comptabilité nationale va-t-elle les organiser sous forme de tableaux où chaque colonne correspondrait à un acteur (ou secteur institutionnel) et chaque ligne à un type d’opération (production, consommation, etc.). Dans la phrase précédente, on précise bien de « tableaux » au pluriel. En effet, la comptabilité nationale va établir une succession de tableaux en profitant du fait que les opérations entre secteurs institutionnels peuvent être « séquencées » et « présentées » les unes à la suite des autres (on parle parfois de « cascades » de comptes). Cette série de comptes est appelée le Tableau Economique d’Ensemble (TEE) par la comptabilité nationale.

Pour présenter les choses simplement, le tableau économique d’ensemble est divisé en trois grandes parties : les comptes courants, les comptes de variation de patrimoine et le compte de patrimoine. Les premiers présentent les opérations courantes au cours d’une année comme la production, la distribution des revenus, etc. Les seconds vont résumer les opérations qui influent sur le patrimoine (et donc les stocks) d’actifs de la nation. Le dernier compte présente une synthèse du patrimoine d’un pays (répartis entre secteurs institutionnels).

Plus précisément, les comptes courants regroupent en fait cinq comptes :

-        Le compte de production : son solde est la valeur ajoutée.

-        Le compte d’exploitation : son solde est l’excédent brut d’exploitation ou le revenu mixte.

-        Le compte d’affectation des revenus primaires : son solde est le revenu primaire.

-        Le compte de distribution secondaire du revenu : son solde est le revenu disponible.

-        Le compte d’utilisation primaire du revenu : son solde est l’épargne.

Les comptes de variations de patrimoine contiennent :

-        Le compte de capital : c’est notamment dans ce compte que l’on va observer l’investissement (FCBF) et les besoins/capacités de financement des secteurs institutionnels.

-        Le compte financier.

-        Deux autres comptes regroupant les « autres changements de volume et ajustement » et les « réévaluation d’actif ».

Remarque : les comptes de production et d’exploitation permettent de calculer le PIB dans l’approche par la valeur ajoutée et l’approche par les revenus.