Section 4 : L'entreprise en concurrence pure et parfaite en longue période

1. L’entrée de nouvelles entreprises sur le marché

Dès lors que nous nous plaçons en longue période, nous devons en principe considérer que chaque entreprise peut modifier ses technologies et ses équipements, si bien qu’il faut considérer les courbes de coût marginal et de coût moyen de longue période qui, nous le savons, sont les “courbes-enveloppes” des courbes de courte période. Les propriétés et formes de ces courbes de longue période ne sont toutefois pas différentes de celles des courbes de court-terme.

Il importe aussi de considérer, si on raisonne au niveau du marché global, l’existence d’une autre éventualité liée à l’hypothèse de libre entrée et sortie du marché (fluidité) : le nombre d’entreprises présentes sur le marché peut varier à long terme. Il est clair que si des profits positifs (“surprofits”) sont possibles sur un marché, de nouvelles entreprises sont incitées à entrer sur celui-ci. Graphiquement :

L’entrée de nouvelles entreprises, attirées par l’existence de surprofits, sur le marché d’un produit (augmentation de la « taille de l’industrie ») entraîne un déplacement de la fonction d’offre « vers la droite », par exemple de O1 à O2 sur le graphique ci-dessus. Pour un prix constant, la quantité offerte sera désormais plus grande. A fonction de demande inchangée, on assistera alors à une baisse tendancielle du prix du produit (de p1 à p2 et ainsi de suite), en raison de l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises et de l’accroissement de l’offre qui en découle. Les quantités échangées seront incidemment de plus en plus grandes (de Q1 à Q2 et ainsi de suite).

Cette entrée de nouvelles entreprises qui provoque une baisse des prix recouvre en fait une situation complexe. Les entreprises non efficientes disparaissent ou adoptent la technologie la plus efficiente alors que les nouvelles ne peuvent entrer sur le marché que sur la base des technologies efficientes. Quoiqu’il en soit, se pose une question essentielle : quand ce processus d’entrée sur le marché de nouvelles entreprises se stabilise-t-il ?