6.3. La persistance de modèles de capitalismes diversifiés dans une économie globalisée

L’articulation Etat-marché et les modes de coordination dominants

Les économies libérales de marché et les économies de marché coordonnées

Hall et Soskice (2001) insistent sur le rôle des entreprises, des organisations syndicales et des institutions nationales dans la coordination de l’économie. Pour coordonner leurs activités, les entreprises peuvent soit compter principalement sur les marchés, soit s’appuyer sur des modes de coordination hors marché comme les règlementations du marché du travail, système éducatif et formation professionnelle, gouvernance des entreprises etc. L’analyse distingue entre les économies libérales de marché (Etats-Unis et GB) et les économies de marché coordonnées (Allemagne, Suède, Japon, Corée…). Dans les économies de marché libérales, les relations de marché « sont caractérisées par l’échange contractuel de produits ou de services dans un contexte de concurrence et de contrats formels ». Les économies de marché coordonnées, s’appuient, elles, sur la réputation, la contractualisation partielle, les réseaux d’échanges d’informations, les formes de coopération et de concertation hors marché. Le tableau 6.3.1 résume les différences entre les modèles anglo-saxon/de marché et rhénan/coordonné qui ont été présentées dans cette section. 

Tableau 6.3.1. Synthèse des caractéristiques des modèles de capitalisme anglo-saxon/de marché et rhénan/coordonné

Synthèse modèles capitalisme

Dans les années 1990 et 2000, l’intensification de la globalisation économique et financière et l’entrée des investisseurs institutionnels dans le capital des firmes des pays développés ou les réformes importantes de libéralisation du marché du travail (Allemagne puis France) ont conduit à une convergence relative des modèles de gouvernance anglo-saxon et rhénan sur ces différentes dimensions. Toutefois, un certain nombre de différences persistent encore, notamment en ce qui concerne les mécanismes collectifs de coordination par les syndicats ou la négociation collective et en ce qui concerne les modèles de redistribution et de protection sociale.