Exercice : Je ne suis pas invitée.
D'abord un exercice où il faut mobiliser à la fois le scénario du verbe inviter et le statut d'une assertion quand elle se présente comme une justification.
Vous demandez à quelqu'un si elle va venir, et elle répond :
Je ne suis pas invitée.
Que peut suffire à faire entendre cette simple réponse ?
Votre choixChoix attenduRéponse
On peut bien évidemment aller quelque part sans être invité, mais quand on dit qu'on n'est pas invité on ne peut pas vouloir faire entendre qu'on ira.
On fait entendre qu'on n'ira pas. Et on fait entendre que l'on considère cette non-invitation comme étant injuste.
La raison de ces deux implicites est à trouver dans le verbe inviter lui-même. En effet si l'on déploie le scénario de ce verbe comme on s'y est entraîné dans le module Derrière les mots, on voit que doivent se mettre en place nécessairement :
une personne invitée
une instance invitante
une occasion d'invitation, à savoir un lieu éventuellement associé à un événement
l'acte d'invitation lui-même
la finalité de cet acte qui est que la personne invitée réponde à cette invitation, et par conséquent se rende dans ce lieu
une évaluation selon laquelle cette personne devrait accueillir favorablement l'invitation considérant que son objet correspond à ses attentes.
Dès lors, à cause du verbe inviter et du scénario qu'il déploie, l'énoncé analysé va implicitement faire entendre que la personne non invitée ne pourra pas se rendre à cette invitation d'une part, qu'elle est déçue, et se considère mal traitée, d'autre part.
Reste le troisième sous-entendu. Tout comme on l'a vu avec les quantités, un tel exemple peut servir à faire entendre qu'il n'y a pas d'autres raisons à la non-venue de la personne en question. Il peut faire entendre alors que la personne en question aurait pour sa part aimé venir.