6.2. La montée d’un capitalisme financiarisé et le retour des crises

Les crises du capitalisme financiarisé

La gestion des crises du XXIème siècle

A partir de septembre 2008 et de la panique financière provoquée par la faillite de la Banque Lehman Brothers, les banques centrales des pays riches se mettent à développer des opérations de création monétaire de plus en plus complexes appelées « quantitative easing » (assouplissement quantitatif) consistant à faire des prêts au secteur bancaire à court et moyen terme (jusqu’à 1 ou 2 ans) et à acheter des titres émis par les entreprises et les gouvernements à plus long terme (jusqu’à 10 ans) dans des proportions inédites.

Le financement de l’économie est donc double, à la fois par les prêts des banques et par les achats de titres par la banque centrale sur le marché financier. En septembre-octobre 2008, la taille du bilan de la Fed passe de 5% du PIB à 15% soit 10% du PIB de création monétaire en deux mois. La taille du bilan continue à augmenter ensuite jusqu’à représenter 25% du PIB en 2014. En Europe, la même tendance s’observe dans des proportions encore plus fortes : le bilan de la BCE passe d’une valeur de 15% du PIB de la zone euro en 2008 à une valeur de 40% en 2018 (Piketty, 2019 : 813). Les chiffres correspondants atteignent plus de 100% pour la Suisse et le Japon.