1.3 : Quelles sont les méthodes de la macroéconomie ?

2. Remarque - Le marché des biens et des services

En économie, on s’intéresse souvent à des échanges sur des marchés. Un marché est défini comme un lieu réel ou (le plus souvent) fictif sur lequel se rencontrent l’offre et la demande d’un produit. Un économiste pourrait par exemple s’intéresser au marché des smartphones avec d’un côté, les producteurs de smartphones (l’offre) et de l’autre, les acheteurs de smartphones (la demande).

En pratique, les contours d’un marché sont flous. Si l’on considère le cas des smartphones, il faudrait pouvoir opérer une distinction claire entre un smartphone et un téléphone normal. Il faudrait se demander si un tel marché existe véritablement ou s’il faut plutôt considérer un marché plus vaste : celui des téléphones portables ou des « moyens de communications ». En général, ce sont les économistes qui en fonction du problème qui se posent à eux, vont définir les contours d’un marché et cela peut donner lieu à des controverses : par exemple la question du contour d’un marché joue un grand rôle dans les litiges liés au droit de la concurrence.

En macroéconomie on étudie des économies dans leur ensemble. Celles-ci se composent d’une infinité de marchés. Il est souvent impossible de réfléchir à cette infinité de marchés simultanément, aussi les (macro)économistes vont souvent les regrouper en grandes catégories. On va par exemple trouver le « marché du travail », le « marché financier » qui sont des constructions intellectuelles. Imaginer qu'il existe un marché du travail permet de penser l’offre et la demande de travail ainsi que leur rencontre en « oubliant » qu’il existe en fait une multitude de types de travail (le travail non qualifié, le travail qualifié dans le domaine de l’ingénierie, le travail qualifié dans le domaine de la comptabilité, etc.) et donc une multitude de marchés du travail. De la même façon, sur les marchés financiers, on va souvent négliger la multitude de produits financiers et simplement modéliser le fait que des offreurs de capitaux peuvent rencontrer des personnes ou des entreprises ayant besoin de ces capitaux. On va également négliger le fait qu’il existe un marché pour chaque bien ou service et résumer l’ensemble de ces marchés via un marché fictif – le marché des biens et services.

Cette opération peut sembler "fausse" ou "incorrecte", mais elle joue finalement sur le fait que les frontières entre marchés sont souvent floues. Par ailleurs, simplifier un problème (par exemple réduire le nombre de marchés à étudier) peut être une première façon de l'approcher, avant d'introduire ensuite davantage de complexité.

Pour finir, on représente souvent les marchés avec deux courbes – une pour l’offre et une pour la demande – dans un graphique dont les axes sont les prix (en ordonnées - l'axe vertical) et les quantités (en abscisses - l'axe horizontal).

Le marché des biens et services peut se représenter de la même façon, il faut simplement interpréter un peu plus largement les axes du graphique : les quantités représentent maintenant l’ensemble de ce qui est produit dans l’économie ; les prix représentent plus généralement un « niveau des prix ». Ce niveau n’a pas d’interprétation directe (on ne peut pas dire que tel produit coute 10€ par exemple), mais on peut s’intéresser à la manière dont évolue ce niveau des prix : on peut par exemple voir s’il augmente ou diminue (ce qui est interprété comme des tensions inflationnistes et déflationnistes).