1.2. Le capitalisme marchand (1) - Le contexte de la Renaissance
La Réforme religieuse et « l’esprit du capitalisme »
La Réforme est une réinterprétation de la religion catholique, qui commence au début du XVI°s. avec Martin Luther (les 95 thèses en 1517) et Jean Calvin (L’institution de la religion chrétienne, 1536). Elle va favoriser les mentalités en faveur de l’esprit d’entreprise et de l’enrichissement individuel, ouvrant la voie au capitalisme. C’est la thèse de Max Weber dans Ethique Protestante et Esprit du Capitalisme, paru en 1904.
Pour les protestants, le salut de l’homme ne dépend pas des actions menées sur terre : il est fixé une fois pour toutes, dès la naissance. C’est le concept de prédestination, avancé par Jean Calvin. A cela, deux conséquences :
- L’enrichissement personnel est vu comme une « preuve » de la bénédiction divine. Il n’est donc pas condamnable, comme dans la religion catholique. Au contraire, le protestant doit répondre à la faveur divine en menant une vie de labeur.
- En revanche, l’individu ne doit pas se complaire dans la jouissance de ses richesses. Il doit mener une vie austère, consacrée au travail et à l’épargne.
On voit, dans cette nouvelle éthique, deux éléments importants : d’abord, la valorisation de l’enrichissement et du travail, ce que nous nommons aujourd’hui « l’esprit d’entreprise ». Ensuite, l’encouragement à l’épargne, qui permet de dégager des capitaux pour l’investissement. C’est là que réside, selon Weber, « l’esprit du capitalisme ».