Types de progression

L'enchaînement 1 est meilleur car il permet d'avoir au début de la seconde phrase le groupe Au-delà des profils des personnes sollicitées, qui reprend l'information sur les profils apportés par la phrase précédente : on a ainsi une progression linéaire, qui permet de passer d'une phrase à l'autre sans rupture.

L'enchaînement 2 est moins bon car il semble introduire un nouveau thème, le lieu, dont on ne voit pas comment il se rattache à la phrase précédente. On pourrait considérer que le thème est toujours les profils, avec la partie thématique en fin de phrase, ce qui n'est pas impossible mais suppose une lecture de la phrase particulière, plus difficile à mettre en œuvre à l'écrit. Ainsi, le texte est moins aisé à lire.

Comme vous le voyez, la place des groupes dans la phrase joue un rôle important dans la cohésion du texte, en rendant plus visible sa structuration, que ce soit du point de vue de la lecture ou du point de vue de la compréhension.

L'enchaînement proposé en 2) est meilleur car il place au début de la phrase le groupe toutes ces choses qui reprend, dans une progression linéaire, le contenu des phrases précédentes. Le groupe une enquête qualitative, avec son article indéfini, qui ne peut pas renvoyer au thème de la phrase est alors placé à la fin.

Avec l'enchaînement 1), c'est l'inverse, l'information nouvelle se retrouve en début de phrase, ce qui n'est pas inconcevable mais suppose une façon particulière de lire la phrase, façon qu'il est difficile de restituer à l'écrit.

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Pour obtenir la phrase 2), il a fallu modifier la forme du verbe :

• on est passé de révélera à seront révélées

On a ajouté le verbe être suivi du participe passé du verbe : on a ainsi obtenu une forme passive, qui permet de construire une phrase au passif^[5].

C'est ce qui a permis de déplacer les groupes :

• ce qui était le complément d'objet^[6] de révélera est devenu le sujet :

  • révélera toutes ces choses => Toutes ces choses seront révélées

• ce qui était le sujet de révélera est devenu le complément d'agent^[7], introduit par par :

  • Une enquête qualitative révélera => seront révélées par une enquête qualitative.

On voit ainsi que lorsqu'il est possible de passer du passif à l'actif^[8] (ou de l'actif au passif), cela permet de changer de sujet. On peut alors faire passer la partie thématique d'une phrase en position sujet, sans avoir changé par ailleurs le contenu de la phrase.

L'enchaînement 1) est meilleur car il place au début de la phrase un élément, chacun de ses membres, qui comprend un déterminant possessif^[9] ses qui renvoie au Conseil Parisien de la Jeunesse mentionné dans la première phrase.

Là encore, l'enchaînement 2) n'est pas impossible, mais il doit être lu d'une manière très particulière pour indiquer que sa partie thématique est à la fin. Il n'est pas possible en revanche que La mairie de Paris soit cette partie thématique : dans la mesure où la mairie en question n'est pas mentionnée dans la phrase précédente, la prendre pour thème relèverait du coq-à-l'âne.

À noter qu'il ne s'agit pas cette fois de progression linéaire, le Conseil étant déjà le thème de la première phrase : on est plutôt dans la configuration de la progression à thème constant, à moins que les phrases suivantes en viennent à décliner d'autres aspects de ce Conseil, faisant de ses membres un thème dérivé.

Cela montre dans tous les cas que le déplacement de la partie thématique en début de phrase est bienvenu quel que soit le type de progression, du moins à l'écrit quand on ne peut pas faire ressortir une partie thématique finale à l'aide de la courbe intonative^[10] donnée à la phrase.

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Les deux phrases ont des contenus très proches, renvoyant strictement au même fait. En revanche, le verbe utilisé n'est pas le même : envoyer dans un cas, recevoir dans l'autre. Ce sont deux verbes que l'on peut dire converses, indiquant la même relation mais en lui donnant des directions différentes. Un autre exemple de couple de verbes converses serait les verbes donner et recevoir.

Ainsi voit-on une autre méthode pour choisir la partie à mettre en début de phrase : cela suppose de remplacer le verbe par son converse, si du moins il en a un. C'est l'un des moyens que l'on peut utiliser pour éviter ce qui pourrait se présenter comme un coq-à-l'âne à l'écrit.