Les spécificités du harcèlement sexuel dans l'enseignement supérieur et la recherche
Souvent associées au seul monde de l'entreprise, les situations de harcèlement sexuel existent également dans les lieux de formation et de recherche que sont les établissements d'enseignement supérieur et de recherche (ESR). Les caractéristiques de l'ESR créent à la fois des conditions propices au harcèlement sexuel et à sa négation. En effet, la relation de dépendance entre un·e doctorant·e et son/sa directeur/directrice de thèse, et, le cas échéant, son encadrant·e ou co-directeur/co-directrice, est particulièrement propice au harcèlement sexuel et aux agressions. Ainsi, la nécessité de l'accord du directeur/de la directrice de thèse pour de nombreuses démarches et activités expose les doctorant·es au harcèlement sexuel. Plus largement, la personnalisation de la relation pédagogique dans l'enseignement supérieur (par exemple pour le suivi d'un mémoire) accroît les risques d'abus de pouvoir et donc, notamment, de harcèlement sexuel.

Pourtant, l'ESR bénéficie d'une image de milieu progressiste, protégé du sexisme, particulièrement dans ses expressions les plus violentes, bien que les enquêtes, de même que les témoignages reçus par les associations, montrent que les violences envers les femmes existent dans les mêmes proportions dans tous les milieux socio-professionnels. Cette image participe alors, plus que dans d'autres milieux, à nier la réalité des violences sexistes et sexuelles et donc à maintenir le silence qui l'entoure. (D'après le guide d'information du CLASCHES, avec l'aimable autorisation du CLASCHES.)
Pour lutter contre cette situation :
Un vade-mecum à l'intention des établissements est sorti fin 2015 : Le harcèlement sexuel dans l'enseignement supérieur et la recherche (mis à jour 21/09/2018).
Une campagne ministérielle Stop aux violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur a été lancée en mars 2018, accompagnée de la création, dans chaque université à la rentrée 2018, d'une cellule d'accueil et d'écoute. Toutes les victimes devraient bénéficier d'un accompagnement et d'un soutien en cas de violences sexistes et sexuelles.