La place des femmes sur l'internet et les réseaux sociaux, le cybersexisme

Différence d'utilisation

Les femmes comme les hommes utilisent aujourd'hui à part égale l'internet et les réseaux sociaux, mais cette utilisation présente des différences. D'après une récente étude de Digimind, 27 % des hommes utilisent les réseaux sociaux pour le travail contre 22 % des femmes. 13 % des hommes utilisent les réseaux sociaux à des fins de rencontre, contre seulement 7 % des femmes, plus intéressées par l'information. Les femmes utilisent plus les médias sociaux pour les relations amicales, familiales, le partage de photos, le divertissement et le développement personnel, les achats en ligne, apporter de l'aide, trouver des services... Pour l'éducation, des femmes comme des hommes, l'internet est un bien commun de grande valeur.

Visuel de la campagne 2019 du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse : UNE PHOTO C'EST PERSO, LA PARTAGER C'EST HARCELER

Sexisme

Malheureusement, la communication par l'internet et les réseaux sociaux permet de s'affranchir des codes et règles habituels de tout échange avec autrui : anonymat, pseudos. Elle donne l'illusion que tout est permis, y compris la violence des mots et des images. Les réseaux sociaux, sans réel contrôle, véhiculent ainsi des stéréotypes sexués et sexistes. Des propos discriminatoires contre les filles et les femmes, misogynes, des incitations à la haine et à la violence, circulent à grande vitesse sur la Toile, sans que leurs auteurs/trices se sentent responsabilisé·es.

Trois principaux dangers sexistes existent sur internet et les réseaux sociaux :

  • Des échanges non modérés et souvent violents : injures, insultes, harcèlement et développement de « cyber chantage » sur les jeunes filles, exposition de la vie privée, photos intimes et vidéos postées sans consentement.

  • Des phrases, attitudes et représentations sexistes dans les vidéos.

  • Des avatars féminins caricaturaux dans les jeux vidéos : des filles armées à la légère, des postures hypersexuées. Une conséquence de l'écrasante majorité d'hommes parmi les créateurs de jeux : 90 % sont des hommes et s'adressent prioritairement à des joueurs hommes.

Le Centre Hubertine Auclert a étudié ce sexisme sur internet nommé cybersexisme dans sa publication Le cybersexisme chez les adolescent-e-s (12-15 ans) : étude sociologique das les établissements franciliens de la 5e à la 2nde (2016).

Les sites pornographiques : un harcèlement tous publics

Au-delà de la pédopornographie, illégale et poursuivie en tant que telle, de multiples sites pornographiques sont très facilement accessibles aux mineur·es. Le bilan du CSA, réalisé en 2005 dans le cadre de la protection de la jeunesse, fait état de 80 % des garçons de 14 à 18 ans qui auraient vu un film X sur le net et 45 % des filles de la même tranche d'âge.

Ils et elles font ainsi leur apprentissage de la sexualité, loin de toute réalité, du respect de l'autre et des sentiments amoureux.