Exercice : À vos stylos !


Au travers des exercices qui précèdent, vous avez pu découvrir et redécouvrir tout ce qu'il faut savoir sur les mots avec lesquels on accorde : noms, déterminants, pronoms... et pronoms personnels pour la personne.

Il vous faut maintenant bien vous approprier ces différents points. A vous de jouer : répondez aux questions qui suivent, usez et abusez des indices... et essayez de formuler vous-mêmes les règles et les méthodes à retenir.

Prenez un stylo et un papier... Et essayez des réponses, que vous pourrez améliorer au fur et à mesure des indices.

Vous pourrez alors comparer avec la solution qui donne la réponse pour chaque question.

Si vous ne trouvez pas malgré les indices, ne vous inquiétez pas : toutes les réponses sont dans le corrigé de l'exercice qui précède ; il vous suffit d'aller rechercher dans ce corrigé.


1. Connaître le genre d'un nom

Le genre du nom souvent n'est pas marqué. Il faut donc le connaître. Mais nous venons de découvrir une méthode pour trouver ce genre même quand il n'est pas marqué, et qu'il n'y a pas de e auquel se fier.

Question

Est-ce que la présence d'un e à la fin d'un nom garantit que l'on ait affaire à un nom féminin ?

Pensez au nom maison ou au nom homme.

Le nom maison est féminin bien qu'il ne se termine pas par un e.

Le nom homme est masculin bien qu'il se termine par un e.

Ce sont les adjectifs qui reçoivent un e au féminin ... du moins lorsqu'ils n'en possèdent pas déjà un :

  • joli / jolie
  • rouge / rouge

La plupart des noms ont un genre "inhérent", qui ne varie pas, et n'a pas à être marqué.

Les noms qui ont un genre variable sont rares :

  • quelques noms d'animaux domestiques proches : chat / chatte, chien / chienne
  • quelques noms de métiers ou plus généralement ce que l'on appelle des noms d'agent, liés à une action, et dérivés d'un verbe : chanteur > chanteuse, patissier > patissière, président > présidente
  • quelques noms désignant des êtres humains qui sont des adjectifs convertis : cousin > cousine, voisin > voisine, général > générale

Non, la présence d'un e à la fin d'un mot ne garantit pas qu'il s'agit d'un nom féminin.

Ne pas confondre le cas des noms et le cas des adjectifs.

Les noms ont généralement un genre inhérent. Celui-ci n'est pas variable.

Les rares noms qui ont un genre variable sont des noms d'agent, quelques noms désignant des animaux domestiques proches, et quelques adjectifs convertis.

Ceux-là se se terminent au féminin par un e. Mais ce sont des cas tout à fait particulier.


Question

Que marque le féminin ?

Pensez au nom cousine, mais aussi au nom mannequin.

Pensez au nom chienne, mais aussi au nom cigogne.

N'oubliez pas maison, arbre ou rapidité.

Le genre ne correspond que rarement à une affaire de différence sexuelle : cela ne vaut que pour des noms désignant des êtres humains (cousine) ou parfois des animaux très proches des humains (chienne mais pas cigogne), et encore de façon non systématique (mannequin ou sentinelle).


Question

Y a-t-il un moyen pour connaître le genre d'un nom si on ne l'a pas mémorisé ?

Plus de 3/4 des noms sont des noms dérivés et se terminent par des suffixes.

La plupart des suffixes nominaux ont un genre, qui n'est pas nécessairement marqué par un e, mais qui n'est pas variable.

Le suffixe -, qui ne se termine pas par un e, construit, à partir d'adjectifs, des noms de qualité féminins : beauté, fragilité, saleté, etc...

Le suffixe -eur construit aussi à partir d'adjectifs des noms de qualité féminins : grandeur, maigreur, douceur, etc...

Le suffixe -ée, qui se termine par un e, construit, à partir de noms de contenant, des noms de contenu féminins : bouchée, cuillerée, assiettée, etc...

Le suffixe -ie, qui se termine par un e, construit, à partir de noms ou d'adjectifs, des noms féminins : maladie, géographie, etc.

Le suffixe -age, bien qu'il se termine par un e, construit, à partir de verbes ou de noms, des noms masculins : chantage, feuillage, etc...

Le suffixe -ure, qui se termine certes par un e, construit, à partir de verbes, de noms, ou d'adjectifs, des noms féminins : blessure, chevelure, droiture, etc...

Le suffixe -ment construit, à partir de verbes, des noms d'action masculins : déménagement, règlement, etc...

Le suffixe -tion, qui ne se termine pas par un e, construit, à partir de verbes, des noms d'action féminins : obligation, damnation, etc...

Certains suffixes nominaux ont un genre variable : la forme du suffixe permet alors de reconnaître le genre :

  • l'autre suffixe -eur, celui qui permet de construire à partir de verbes des noms d'agent ou des noms d'outils, varie en genre : chanteur > chanteuse ; cireuse ; téléviseur.
  • le suffixe -ier, qui se place lui plutôt sur des noms, construit lui aussi parfois des noms de métiers, parfois des noms d'objets, et varie en genre : patissier > patissière ; saladier ; bonbonnière.

Pour connaître le genre d'un nom, il suffit de regarder son suffixe... du moins pour tous les noms, nombreux, qui sont suffixés.



2. Déterminer le nombre des noms, adjectifs et verbes

Les noms en revanche varient généralement en nombre (quelques rares exceptions comme fiançailles, toujours pluriel). Tout comme les adjectifs et comme ceux des verbes qui ne sont pas à l'infinitif

Question

Comment sait-on si les noms, les adjectifs et les verbes que l'on utilise dans une phrase sont au singulier ou au pluriel ?

Beaucoup de déterminants ont un nombre qui est inhérent :

  • plusieurs, nombre de, la plupart de, certains, de et tous les déterminants numéraux cardinaux excepté un sont pluriels par définition : deux, trois, cent, mille, etc...
  • chaque, un, aucun, sont nécessairement singuliers.

Ce nombre invariable n'est alors pas nécessairement marqué : il n'y a pas de s sur quatre (comme on l'oublie parfois), cinq, sept, onze, mille...

De même, beaucoup de pronoms ont un nombre qui est inhérent :

  • tous les pronoms qui sont identiques à des déterminants : plusieurs, la plupart, certains, aucun, et tous les pronoms numéraux cardinaux
  • des pronoms comme chacun, aucun, l'un, l'autre, personne, rien, on, le pronom interrogatif qui, le pronom composé n’importe qui, les pronoms démonstratifs ce, ça, cela, ceci sont tous nécessairement singuliers.

Les déterminants et les pronoms qui varient comportent un s à l'écrit. La plupart comportent en outre à l'oral un changement de voyelle aisément repérable :

  • le, la, les (prononcez-les pour entendre le changement de voyelle)
  • mon / ma / mes, ton / ta / tes, son / sa / ses, notre / nos, votre / vos, leur / leurs
  • ce /cette /ces (prononcez-les pour entendre le changement de voyelle)
  • lui / leur, lui / elle / eux
  • celui-ci / ceux-ci

Sont plus difficiles à repérer à l'oral ceux pour lesquels le pluriel ne se marque que par un s, qui ne sera prononcé qu'en cas de liaison :

  • quelque / quelques (prononcez quelques amis)
  • il /ils, elle /elles (prononcez elles écoutent)
  • celle-ci /celles-ci

Attention au pronom relatif qui et au pronom "démonstratif" ce qui se distinguent des autres.

Pour connaître le nombre d'un nom et des adjectifs qui le modifient, il est donc nécessaire de regarder quel est son déterminant.

Pour connaître le nombre d'un verbe, il est utile de regarder son pronom sujet.

Ces déterminants et ces pronoms peuvent varier en nombre et recevoir des marques de nombre :

  • les, ils, quelques comportent une marque de pluriel.

mais certains ne varient pas :

  • plusieurs, personne, aucun, chaque, qui interrogatif, etc...

et certains n'ont pas de marque qu'ils varient ou pas :

  • pas de marque de pluriel sur de ou quatre
  • le pronom relatif qui (qui est, qui sont), le pronom "démonstratif" (c'est, ce sont) qui sont l'un et l'autre compatibles avec le singulier ou avec le pluriel.

Question

Comment sait-on s'il faut mettre un s après cent et après vingt ?

Cent et vingt ont en commun de pouvoir l'un et l'autre être multipliés. Tout comme mille, million, millier et milliard.

Mais mille reste invariable même lorsque multiplié : trois mille, dix mille.

En revanche million, millier et milliard se mettent au pluriel lorsque multipliés : trois millions, dix milliers, vint milliards.

cent et vingt prennent un s lorsqu'ils sont multipliés : trois cents, quatre-vingts

En revanche, contrairement à millions, milliers et milliards, ils le reperdent lorsque suivis d'autres chiffres : trois cent quarante, quatre-vingt-deux.


Question

Comment sait-on s'il faut mettre un s après leur ?

On dit leurs amis, mais on ne dit pas *Je leurs ai dit.

On dit leurs amis s'ils ont plusieurs amis. On dit leur ami si l'on parle d'un seul ami qu'ils ont en commun.

Le déterminant possessif leur et le pronom possessif le leur varient en nombre :

  • Leur ami / Le leur
  • Leurs amis / Les leurs

Le pronom personnel leur en revanche ne varie pas et ne comporte jamais de s :

  • Je leur ai dit.


3. Déterminer la personne d'un verbe

La personne du verbe dépend de celle de son sujet. Or les pronoms personnels ont une personne inhérente : je, moi, me sont de la 1ère personne de manière inhérente. Mais les sujets ne sont pas toujours des pronoms personnels

Question

Comment sait-on si les verbes que l'on utilise dans une phrase sont à la 1ère ou la 2ème personne, du singulier ou du pluriel ?

Seuls les pronoms personnels et possessifs ont une 1ère et une 2ème personne inhérente.

Les verbes dont les pronoms possessifs sont sujets sont cependant à la 3ème personne du singulier :

  • Le mien est passionnant.
  • Les vôtres ne lui ont pas plu.

Lorsque le sujet est constitué de plusieurs éléments coordonnés, il suffit que l'un d'entre eux soit un pronom personnel de 1ère ou 2ème personne pour que le verbe soit mis à la 1ère ou à la 2ème personne :

  • Pierre et moi sommes heureux de vous voir.
  • Vous et lui le connaissez bien.

Lorsque le sujet est le pronom relatif qui, le verbe est à la 1ère ou à la 2ème personne si l'antécédent de ce pronom comprend un pronom de 1ère ou 2ème personne :

  • Il ne parle jamais avec moi qui suis si loin.
  • C'est vous qui savez.

Lorsque le sujet est un groupe nominal quelconque, le verbe est à 3ème personne du singulier :

  • Tous les enfants viendront.
  • Le frère de mon voisin était.

Le verbe se met à la 1ère ou de 2ème personne si le sujet comprend un pronom personnel de 1ère ou de 2ème personne, ou aussi si c'est un pronom relatif sujet ayant pour antécédent un pronom personnel de 1ère ou 2ème personne :

  • je chante, tu chantes, nous chantions, vous chanterez, lui et moi chantons, vous et eux chantèrent, toi qui chanteras, vous qui chantiez

Question

Comment sait-on si les verbes que l'on utilise dans une phrase sont à la 3ème personne, du singulier ou du pluriel ?

Les verbes à la 3ème personne n'ont pas nécessairement un pronom personnel pour sujet. Les verbes à la 1ère ou la 2ème personne ont nécessairement un sujet comprenant un pronom personnel de 1ère et 2ème personnes.

Les verbes à la 3ème personne peuvent avoir pour sujet : un pronom personnel de 3ème personne, tout autre type de pronom (quelqu'un, certains, tous, etc.), un Nom Propre, tout type de groupe nominal plein. Quels sont en revanche les sujets qu'ils ne peuvent pas avoir ?

Que le sujet soit un pronom personnel ou pas, dès lors qu'il ne comprend pas de pronom personnel de 1ère ou 2ème personne et qu'il n'a pas pour antécédent un pronom personnel de 1ère ou de 2ème personne, le verbe reste à la 3ème personne :

  • Les enfants chantent, elles chantaient, lui chantera, tous ceux qui chanteraient, certains chantèrent