5.2. La reconstruction d’une économie mondiale intégrée, pacifiée et stable

Le plan Marshall (1947-51) : Reconstruire l’Europe et le Japon en écoulant les surplus américains

En 1945, les pays européens et le Japon finissent la 2GM détruits, endettés, et exposé à des risques de pénurie (notamment alimentaire) et de misère endémique et des risques « de dislocation économique, sociale et politique très graves » (dans les propres termes du Secrétaire d'État Marshall). 

En juin 1947, les Etats-Unis mettent en place un plan d’aide aux pays européens et le Japon dont les besoins de reconstruction sont énormes et qui sont sous la menace d’une expansion du communisme : L'European Recovery Program ou Plan Marshall sera voté en 1948. La supervision des fonds du plan Marshall est assurée par une nouvelle organisation supranationale (l'Organisation européenne de coopération économique) créée le 16 avril 1948. L’OECE organise également la coopération entre les pays participants au programme de relèvement européen et la coordination entre leurs programmes de production (sera remplacée par l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) en 1961).

le Plan Marshall correspond à une aide totale de 13 milliards de dollars (environ 130 milliards de dollars d’aujourd’hui soit près de deux années d’APD européenne). Cette aide est allouée à 17 pays[1] sous forme de dons, de prêts ou en nature sur une période de quatre années (1948-1951) et elle est associée d'une assistance technique pour de nombreux ingénieurs et industriels européens. 

Le plan Marshall répond au double objectif de limiter l’expansion du communisme et d’éviter la surproduction qui menace l'économie américaine. Les dons en dollars des EU doivent être utilisés par les ménages français pour acheter des biens d’équipement américains et l’argent récolté (la contre-valeur) est mobilisés (à hauteur de 95 puis 90%) par le gouvernement français pour financer les besoins d’investissements publics et privés liés à l’objectif de modernisation : tracteurs, matériels ferroviaires. 

L'aide financière est d’abord utilisée pour limiter les pénuries en achetant de la nourriture et de l'essence, avant que l’objectif de reconstruction des appareils productifs et des infrastructures conduise à acheter des biens d’équipements importés des EU. La Grande Bretagne et la France se partagent presque la moitié des fonds (26% et 23%).

Au bilan, les fonds du plan Marshall et les investissements dans les technologies américaines ont certainement facilité la reconstruction des économies européennes qui se sont reposées sur leurs forces propres dès les années 1950. Le processus de coopération imposé par les américains a également eu un impact certain sur l’initiation d’un processus d'intégration européenne.



[1] Autriche, Belgique, Danemark, Irlande, France, Grande-Bretagne, Grèce, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Suède, Suisse et Turquie + la République Fédérale d'Allemande (RFA) en 1949.