6. Statut des universaux d’implication

Les universaux d’implication sont de nature strictement descriptive. Ils n’apportent pas d’explication à la structure des langues. Si dans le cas d’une langue comme l’arabe, on se pose la question : pourquoi cette langue a des prépositions et non des postpositions ? On peut toujours répondre au moyen de l’universal n°3 : c’est parce que cette langue est du type VSO. L’universal n°3 : énonce une propriété universelle : toutes les langues VSO ont des prépositions. Par contre, la typologie implicationnelle ne fournit aucune réponse à la question : pourquoi les langues VSO ont uniquement des prépositions ? Il en va de même pour les universaux d’implication des exemples précédents : pourquoi les langues qui ont un agencement SOV ont-elles toujours un système casuel (universal n° 41) ? Pourquoi les langues qui font une distinction de genre, font-elles également une distinction de nombre (universal n° 36) ?

La typologie implicationnelle n’est pas une théorie linguistique, mais une méthode qui permet de formuler des universaux fondés sur la distribution de propriétés structurales dans un plus ou moins grand nombre de langues. Même si le corpus de langues est réduit, comme c’est le cas dans les premiers travaux de Greenberg, un universal est réputé vrai tant qu’il n’a pas été trouvé de contre-exemple.

Pour trouver des éléments de réponse aux questions sous-jacentes aux universaux d’implication, il convient de faire appel à une théorie. Seule une théorie sur la structure et le fonctionnement des langues peut proposer des hypothèses de nature explicative.