Résumé de section

    • De DzigaVertov à Frédéric Rossif, en passant par Alain Resnais et Chris Marker, de grandes signatures se sont prêtées à cet exercice bien particulier, qui consiste à faire un film sans tourner une seule image, un film qui va s’écrire entièrement sur la table de montage. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle bien souvent les documentaires d’archives des « films de montage ».

      Images d’actualité, émissions de télévision, archives industrielles, militaires, éducatives, films de famille, d’explorateurs ou d’ethnologues, les terrains de chasse du documentaire d’archives sont diverses et variées. Mais quelque soit l’origine du fonds qui va constituer la matière première du film à faire, il convient au préalable de savoir décrypter et déchiffrer ces images, afin d’en révéler la nature profonde. Une image n’est pas une preuve de vérité, elle est toujours faite dans un but précis, elle peut dire vrai comme mentir vraiment. « Tous les documents doivent être analysés comme des documents de propagande, préconise l’historien Marc Ferro. Mais le tout, c’est de savoir de quelle propagande il s’agit. Les images d’archives ne sont pas mensongères au moins sur un point : ce que l’on a voulu dire aux gens. Ça, c’est une vérité historique ! »
      Autres questions qui s’imposent comme des impératifs catégoriques avant de rentrer en salle de montage : comment ne pas ajouter de la manipulation à la manipulation? Quels principes de montage se donner pour éviter de tomber dans le piège de répondre à la propagande par de la contre-propagande ? Comment ne pas se contenter de plaquer un discours sur des images prétextes, dont la seule fonction sera d’illustrer et de valider le point de vue initial des auteurs ?
      Nous verrons, à partir d’exemples précis, quels sont les différents styles d’écriture empruntés par le documentaire d’archives, sans exclusive, mais en privilégiant toutefois les formes les plus innovantes et singulières.

      1.Le contexte historique de l'usage des images d'archives dans le cinéma et à la télévision.

      • Les différentes formes de documentaires d'archives : archive de guerre, film de famille, documentaire historique, scientifique, expérimental...
      • Une utilisation classique : le document témoignage comme preuve d'une réalité historique
      • Une utilisation contemporaine : L'archive comme moteur du récit, le document d'archive est ré-interrogé, il sert un champ d'expérimentation des formes narratives cinématographiques...

      2. Le statut des images d'archives : Histoire ou Propagande ?

      • Vérité et mensonge dans le documentaire historique, le faux et le vrai, la réalité et le matériau cinématographique.
      • L’image d’archive est une trace "historique", le réalisateur doit s'interroger sur la signification et la fonction qui lui ont été assignées : c'est le refus de l'archive comme simple illustration et preuve du réel !
      • Exemple de la polémique sur les images des camps de concentration: Shoah de C. Lanzman / versus D.D. Huberman

      3. Les spécificités de l' écriture pour un scénario de film documentaire à base d’archives ?

      • Appréhender les archives par une méthodologie de réalisation.
      • Ethique du montage : comment appréhender au montage des images que l’on a pas conçues ? comment intégrer les archives à une nouvelle stratégie narrative ?

      4. Les dispositifs de la mise en scène des images d'archives dans le documentaire télévisé:

      • Ecrire ou reécrire l'histoire ?
      • Le statut et l'écriture du commentaire : le rôle de la voix off
      • Le traitement sonore : le rôle de la musique, bruitage et ambiance sonore.

      5. L'archive comme matériau cinématographique