Etude de cas "Marché et gestion d'une ressource environnementale"

Conseil de travail :

1) Lisez l'énoncé de l'étude de cas dans le paragraphe 1, puis tentez de la résoudre, partie par partie.

2) Consultez dans un second temps les éléments de corrigé proposés, partie par partie, dans les paragraphes suivants.


3. Réglementation du marché par une politique de quota

3.         Quel sera, une fois le quota établi, le prix de vente de la tonne de poisson aux demandeurs ? A quel prix les producteurs étaient-ils prêts à offrir une telle quantité ?

Le quota impose une quantité maximale de poisson pouvant être annuellement prélevée et vendue qui s’établit à QM = (1 – 0,2) Q* = 0,8 (80) = 64. Les demandeurs sont prêts à acquérir une telle quantité à un prix : pD = - 31,25 (64) + 5000 = 3000 €/tonne. Quant aux offreurs, ils sont pour leur part susceptible d’offrir une telle quantité à un prix pO = 25 (64) + 500 = 2 100 €/tonne.

4.         Mesurez, suite à l’introduction du quota, le surplus du consommateur, le surplus du producteur et le chiffre d’affaires des producteurs. Commentez leurs évolutions par rapport à la situation initiale.

Le surplus du consommateur devient : SC’ = 0,5 (5000 – 3000) 64 = 64 000 milliers d’€ soit 64 millions d’€. Plus complexe à mesurer (de l’intérêt de faire un graphique !), le surplus du producteur devient : SP’ = 0,5 (2100 - 500) 64 + (3000 – 2100) 64 = 51 200 + 57 600 = 108 800 milliers d’€ soit 108,8 millions d’€. Le chiffre d’affaires devient CA’ = RT’ = 3 000 (64) = 192 000 milliers d’€ soit 192 millions d’€.

La contraction des quantités échangées fait nécessairement baisser le surplus des consommateurs (- 36 %) puisque le prix augmente et que les quantités échangées baissent. Il est par contre intéressant de constater que la configuration de ce marché fait que le surplus des producteurs, pour sa part, augmente de 36 %, alors que le chiffre d’affaires total ne baisse que faiblement (- 4 %). Dans cet exemple, l’instauration d’un quota est susceptible de faire diminuer le nombre de producteurs ou la durée annuelle de leur activité, mais elle rend par contre celle-ci plus « profitable » pour les pêcheurs qui se maintiennent sur le marché.

5.         Mesurez l’élasticité-prix directe de la demande entre les deux équilibres de marché considérés précédemment et utilisez le résultat obtenu pour expliquer l’évolution constatée de la recette totale des producteurs entre ces deux points.

Il faut ici mesurer une élasticité-arc entre les deux points d’équilibre sur la fonction de demande (80 ; 2500) et (64 ; 3000) : ep = (DQ / Dp) [(p1 + p2) / (Q1 + Q2)] = (-16 / + 500) (5500 / 144) = - 1,222. Sur l’intervalle considéré, 1 % d’accroissement du prix de la tonne de poisson entraîne une baisse de 1,222 % de la demande. Cette demande est donc légèrement élastique sur l’intervalle considéré, c'est-à-dire relativement sensible aux évolutions du prix. Cela implique que la baisse de chiffre d’affaires due à la diminution des quantités demandées (effet quantité) n’est pas compensée par l’accroissement du chiffre d’affaires résultant de l’augmentation du prix de chaque unité vendue (effet prix). Il résulte donc de l’accroissement du prix une légère diminution du chiffre d’affaires des producteurs.

6.          Pour quel prix de la tonne de poisson le chiffre d’affaires des pêcheurs est-il maximal ?

Le chiffre d’affaire est maximal si l’élasticité-prix est égale à l’unité. On peut établir l’élasticité-prix mesurée en un point comme étant : ep = f ’(p) (p/Q) = - 0,032 (p / (- 0,032 p + 160). On a donc ep = - 1 si - 0,032 p = 0,032 p - 160 → p = 160 / 0,064 = 2 500. Le chiffre d’affaires était donc à son maximum dans la situation d’équilibre initiale précédant l’instauration du quota.