5.2 : La mesure des inégalités

Site: Moodle Université Numérique
Cours: Macroéconomie 1 : La production et la répartition des richesses dans une économie
Livre: 5.2 : La mesure des inégalités
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: vendredi 13 décembre 2024, 10:17

1. Des inégalités de quoi ?

Il peut exister de multiples inégalités : de salaire, de revenu, de richesse, mais aussi d’accès aux soins, à l’éducation, etc. Si l’ensemble de ces inégalités sont susceptibles d’intéresser les économistes (qui cherchent à les comprendre, ou à étudier leurs conséquences), nous allons ici nous limiter aux inégalités de revenu et de richesse qui sont celles les plus étudiées en macroéconomie.

Encore une fois, il faut distinguer les deux. Les revenus sont des flux ; c’est ce qu’une personne gagne durant une période donnée. A l’inverse, la richesse est un stock. C’est le montant qu’une personne détient sur son compte en banque plus la valeur de sa maison, par exemple.

On peut reprendre la métaphore de la baignoire se remplissant peu à peu d’eau : ce qui coule du robinet est un flux (ici, le revenu) et le liquide au fond de la baignoire est un stock (ici, la richesse). Cette distinction a une importance quand on discute d’inégalités. En effet, du fait de l’accumulation de richesse au cours du temps (le « stock » de richesse étant irrigué par le « flux » des revenus), les inégalités de richesse sont généralement largement plus importantes que celles de revenus.

2. Une première mesure

Une fois cette clarification apportée, qu'en est-il du niveau d’égalité ou d’inégalité de nos sociétés ?

On peut facilement se rendre compte qu’il existe des inégalités de revenus. Par exemple, en 2018, la rémunération moyenne des patrons du CAC40 atteignait 5,77 millions d’euros soit environ 277 fois le salaire minimum en France (et 152 fois le salaire moyen) [1]. De même, on peut facilement constater des écarts de richesse. Ainsi, en 2016 l’ONG Oxfam estimait que les 62 personnes les plus riches au monde détenaient autant que les 50% les plus pauvres et par ailleurs, que les 1% les plus riches sur la planète possédaient plus que les 99% restant de la population mondiale.[2] Ces chiffres sont parlants et mobilisateurs – ils sont d’ailleurs à l’origine du slogan « nous sommes les 99% » lors de mouvements sociaux comme le mouvement Occupy (Wall Street, puis d'autres lieux) - mais peuvent-ils constituer une mesure des inégalités dans une société ? Fournissent-ils une statistique suffisante afin de comparer deux sociétés ou d’étudier l’évolution des inégalités dans une société ? Du moins, comment les comprendre ?