4.3 : Les politiques économiques conjoncturelles

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Cours: Macroéconomie 1 : La production et la répartition des richesses dans une économie
Livre: 4.3 : Les politiques économiques conjoncturelles
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Date: dimanche 22 décembre 2024, 07:47

1. Introduction

Musgrave (1959) assigne 3 objectifs à la politique économique :
  • améliorer l'allocation des ressources ;
  • modifier la répartition des richesses ;
  • et réguler le niveau de l'activité économique.

Ces 3 objectifs sont liés. Mais, les 2 premiers relèvent plutôt de la politique économique structurelle qui agit à long terme. Et le dernier, de la politique économique conjoncturelle qui agit à court terme.

Keynes (1936) est le fondateur de la macroéconomie moderne. Il est le premier, lors de la crise des années 1930, à envisager une intervention de l'État destinée à réduire les déséquilibres par une régulation de la demande globale. Cette intervention est conjoncturelle.

Selon Keynes, l’État « est en mesure de rétablir les équilibres fondamentaux » par 2 moyens :
  • la politique budgétaire, c’est-à-dire le niveau des dépenses publiques et des prélèvements fiscaux ;
  • la politique monétaire, c’est-à-dire la quantité de monnaie en circulation et les variations du taux d’intérêt.

2. La régulation de la demande globale

Face à une baisse conjoncturelle de la demande, l’Etat peut utiliser la politique budgétaire. Il augmente alors ses dépenses publiques. Le déficit budgétaire ainsi créé est  financé par l’endettement public. Cette hausse des dépenses induit celle de la demande effective et conduit les entreprises à augmenter la production et l'emploi.

Cette hausse initiale déclenche un processus cumulatif d'augmentation des revenus, de la demande et de la production qui constitue le multiplicateur keynésien.

3. Le multiplicateur keynésien

A court terme, en économie fermée, et sous les hypothèses de rigidités des prix, de sous-emploi lié à l’insuffisance de la demande et de constance du taux d’intérêt nominal, le multiplicateur keynésien est égal à : k=1/(1-c) où c est la propension marginale à consommer (c=∆C/∆Y)

Puisque c est supérieur à 1, le multiplicateur est également supérieur à 1.

Une variation de la demande globale entraîne une variation plus que proportionnelle du revenu global. En augmentant conjoncturellement les dépenses publiques, l’État peut donc rétablir l’équilibre économique.

4. La politique monétaire

Keynes considère que la monnaie n’est pas neutre sur l’activité économique. Elle n’est pas un simple « voile sur les échanges » pour reprendre l’expression de Say. Selon Keynes, les agents souhaitent détenir de la monnaie pour elle-même.

La politique monétaire expansionniste peut alors rétablir l’équilibre. La Banque Centrale peut augmenter la quantité de monnaie en circulation dans l’économie ou baisser ses taux d'intérêt.

Une baisse des taux d’intérêt stimule l’investissement des entreprises et des ménages. Cette baisse détourne les ménages de l’épargne et favorise leur consommation.

5. Le rôle de l’offre

Keynes se focalise sur l’insuffisance de la demande. L’offre joue également un rôle significatif dans le niveau de la production et de l’emploi.

En effet, si l'offre est élastique, la production augmente et la politique économique est efficace. Par contre, si l'offre est peu élastique à la demande, la politique de relance a pour effet principal une hausse des prix, sans gain en production.

 
La nature des chocs subis dicte la politique. Une stimulation de la demande peut annuler les effets d'un choc de demande négatif, sans hausse des prix. Mais, suite à un choc d'offre négatif, la politique doit être accommodante, c'est-à-dire accepter une hausse des prix, dont les salaires, pour rétablir le niveau de production.

6. L’efficacité des politiques conjoncturelles

Friedman (1962) remet en cause l’efficacité des politiques budgétaires conjoncturelles car la consommation n'est pas un acte instantané. La consommation dépend du revenu permanent, c’est-à-dire du revenu stable, et non du revenu courant.

Les mesures de relance budgétaire modifient certes la situation à court terme des agents, mais modifient peu leur revenu permanent. L’impact de la politique budgétaire est donc transitoire.

L’efficacité de la politique monétaire est également discutée car, selon Friedman, « la monnaie est un voile » et n’a aucune influence sur la sphère réelle. Les agents peuvent être surpris par les variations non anticipées des taux d’intérêt mais ils révisent rapidement leurs anticipations.