4.2 : Les fluctuations et les cycles économiques

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Cours: Macroéconomie 1 : La production et la répartition des richesses dans une économie
Livre: 4.2 : Les fluctuations et les cycles économiques
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Date: dimanche 22 décembre 2024, 07:57

1. Introduction

L’économie est soumise à des chocs qui vont induire des fluctuations et des cycles. Ces chocs peuvent être de nature diverse.

Un choc exogène est un choc qui ne résulte pas du comportement des agents économiques, par exemple la crise sanitaire. Par opposition, un choc endogène résulte du comportement des agents, par exemple la baisse de la consommation des ménages.

 Un choc réel est issu du marché des biens et services. Un choc financier est issu de la sphère financière. Un choc réel peut se transmettre à la sphère financière et inversement.
Les fluctuations économiques sont des variations aléatoires, à la hausse ou à la baisse, de la croissance autour de sa valeur tendancielle. Les fluctuations sont, par nature, irrégulières dans le temps.

Lorsque les fluctuations sont régulières, on parle alors de cycle économique. Un cycle économique est caractérisé par des phases d’expansion et de récession, cette dernière pouvant déboucher sur une crise.

La théorie économique distingue les cycles courts des cycles longs

2. Les cycles courts

Kitchin (1923) met en évidence que la politique de stocks des entreprises induit un cycle d’environ 3 ans matérialisé par une phase d’expansion (augmentation des stocks) suivie d’une phase de récession (réduction des stocks).

Juglar (1860) considère que la dynamique de l’investissement des entreprises produit des cycles d’environ 10 ans. La phase d’investissement se traduit par une accélération de la croissance. Lorsque les entreprises ont réalisé tous leurs investissements, s’ouvre alors une  période de ralentissement de la croissance. Juglar utilise des séries chronologiques (prix, taux d'intérêt), identifie différentes phases du cycle (expansion, boom, dépression, liquidation) et suggère que le crédit bancaire joue un rôle essentiel dans la dynamique de l’économie.

Un cycle Juglar, appelé également cycle classique, contient 3 cycles Kitchin.

3. Les cycles longs

Kondratieff (1925) identifie des cycles endogènes longs d’environ 50 ans . La phase de croissance conduit à un surinvestissement des entreprises. Ce comportement est source d’inflation et de hausse des taux d’intérêt qui affaiblissent la consommation et l’investissement et produisent une phase de surproduction. La crise éclate et induit une baisse des taux d’intérêt qui contribue à la reprise de l’activité économique.

Pour Schumpeter (1942), ces changements sont dus à des « grappes d'innovations » qui naissent, se diffusent et se perfectionnent. Les entrepreneurs développent ces innovations pour produire de nouveaux biens et services et captent ainsi des rentes. Mais la croissance se tarit au fur et à mesure que les rentes des innovateurs se réduisent sous l’effet de la concurrence. Les nouveaux (derniers) investissements deviennent de moins en moins rentables signifiant la saturation du marché. La crise puis la dépression succèdent alors à l’expansion.

Un nouveau cycle ne s’enclenche que lorsqu’une innovation majeure apparaît. Elle se traduit par un phénomène de « destruction créatrice » : les entreprises innovantes de l’économie, en produisant de nouveaux biens et services, chassent les entreprises déjà en place.

Kuznets (1966) conteste l’idée de Schumpeter selon laquelle les « grappes d’innovations » et l’ingéniosité des entrepreneurs seraient l’explication des phénomènes longs d’expansion. Kuznets considère, à partir du traitement de données empiriques, que l’innovation est permanente.

4. Le rôle de la finance

Akerlof et Shiller (2009) soulignent le caractère singulier des marchés financiers, par rapport aux marchés traditionnels de biens et services. La hausse du prix des actifs financiers stimule la demande des épargnants qui espèrent réaliser des plus-value en copiant le comportement d’agents qu’ils pensent mieux informés qu’eux quant au niveau futur des prix.

Ces comportements mimétiques créent des « bulles spéculatives », c’est-à-dire des situations où le prix des actifs financiers sont déconnectés de leur valeur fondamentale. Lorsque ces bulles éclatent, une partie des agents encaissent de lourdes pertes qui peuvent avoir des conséquences négatives pour l’économie réelle, comme ce fut le cas lors de la crise des subprimes en 2008.

Les marchés financiers peuvent alors jouer un rôle de déclencheur et/ou d’accélérateur des crises.