Lectures complémentaires - La Comptabilité nationale
Site: | Moodle Université Numérique |
Cours: | Macroéconomie 1 : La production et la répartition des richesses dans une économie |
Livre: | Lectures complémentaires - La Comptabilité nationale |
Imprimé par: | Visiteur anonyme |
Date: | jeudi 26 décembre 2024, 21:00 |
Description
Voici quelques éléments de cours supplémentaires.
1. Les Secteurs institutionnels et quelques ratios
L’approche du PIB par les revenus permet de définir deux ratios (salaires divisés par valeur ajoutée brute et EBE divisée par valeur ajoutée brute) qui s’avèrent utiles afin de discuter de la répartition de la valeur ajoutée au sein d’une économie. La Comptabilité Nationale va plus loin et définit une série de ratios qui peuvent être utiles afin d’analyser une économie.
Afin de décrire une économie, il faut rappeler que celle-ci est composée d’acteurs : les ménages, l’Etat, les entreprises, etc. La Comptabilité Nationale va regrouper ces acteurs en catégories appelés les « secteurs institutionnels » et distingue ainsi :
- Les sociétés non-financières : les entreprises produisant des biens et des services non financiers.
- Les sociétés financières : les entreprises produisant des services financiers (banques, assurances, etc.).
- Les ménages et entrepreneurs individuels :
-
Les administrations publiques : l’Etat et
ses administrations. Ce secteur institutionnel regroupe notamment les
administrations locales et territoriales, les caisses de sécurités
sociales, etc.
- Les institutions sans but lucratif au service des ménages : on peut penser aux associations.
- Le reste du monde : l’ensemble des acteurs précédents ne résidant pas sur le territoire national.
Pour caractériser une économie, il est surtout utile de s’intéresser aux cinq premiers acteurs. Ces acteurs vont générer la « valeur ajoutée » dans une économie et celle-ci va être répartie entre eux. Nous avons déjà parlé des salaires et de l’excédent brut d’exploitation par exemple, ainsi que du revenu mixte brut. Mais ces acteurs ne font pas que produire et se répartir la valeur ajoutée entre eux, ils utilisent aussi cette valeur ajoutée, par exemple pour investir, pour épargner, pour financer des services publics, etc. Ils peuvent aussi emprunter. La Comptabilité Nationale va chercher à mesurer ces comportements, notamment en utilisant des agrégats comptables. Elle va ensuite construire des « ratios » qui permettent de rendre compte de l’activité économique.
Ces ratios sont importants car ils sont souvent utilisés dans les débats économiques et sociétaux.
Dans ce qui suit, nous présentons quelques-uns des principaux.
2. Les sociétés non-financières
Trois ratios vont s’avérer particulièrement importants dans la description des sociétés non-financières :
Le taux de marge : il s’agit de l’excédent brut d’exploitation des sociétés non-financières (et non plus de l’économie dans son ensemble) divisé par la valeur ajoutée générée par ces mêmes sociétés non-financières.
Taux de marge = \(\frac{EBE_{SNF}}{VAB_{SNF}}\)
Ce taux permet d’observer la part de la valeur ajoutée générée par les sociétés non-financières qui n'est pas redistribuée sous forme de salaires ou d’impôts. C’est la part de la valeur ajoutée qui « reste » dans l’entreprise.
Le taux d’investissement : l’excédent brut d’exploitation des entreprises peut être utilisé de différentes façons, en investissement, en dividendes pour les actionnaires, etc. Le taux d’investissement décrit simplement la part de cet excédent brut d’exploitation qui est utilisé sous forme d’investissement :
Taux d’investissement = \(\frac{FBCF_{SNF}}{VAB_{SNF}}\)
Le taux d’autofinancement: l’investissement des entreprises peut être financé de multiples façons : par l’emprunt, par l’épargne, etc. Le taux d’autofinancement des entreprises décrit la mesure dans laquelle l’épargne brute des sociétés non-financière couvre l’investissement de ces mêmes sociétés non-financières.
Taux d’autofinancement = \(\frac{EpargneBrute_{SNF}}{FBCF_{SNF}}\)
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2830260#tableau-figure1
3. Les ménages
Les ménages vont aussi intéresser la Comptabilité Nationale via notamment leurs comportements d’épargne et de consommation. On définit le revenu disponible brut des ménages comme le revenu disponible après les opérations de redistribution. C’est le revenu dont les ménages disposent afin de consommer ou d’investir. Une fois ce revenu défini on peut s’intéresser aux ratios suivants :
Le taux d’épargne : il s’agit simplement du pourcentage du revenu disponible qui est épargné.
Taux d’épargne = \(\frac{EpargneBrute_{ménages}}{RevenuDispoBrut_{ménages}}\)
La propension moyenne à consommer: il s’agit de la part des dépenses de consommations finales dans le revenu.
Propension moyenne à consommer =\(\frac{DCF_{ménages}}{RevenuDispoBrut_{ménages}}\)
Cette propension moyenne à consommer joue un rôle important, notamment dans les discussions autour des théories keynésienne et friedmanienne.
4. Les administrations publiques (APU)
Enfin, l’Etat (au sens large, comprenant les administrations, les collectivités territoriales, etc.) joue un rôle important au sein de l’économie. Aussi, va-t-on s’intéresser à son action, à ses dépenses et – souvent dans les débats publics – à son endettement. Au sein de l’Union Européenne, ce dernier critère joue un rôle important car les accords de Maastricht exigent que les besoins de financement des administrations publiques soient inférieurs à 3% du PIB. On a donc :
Besoin de financement des administrations publiques en % du PIB = \( \frac{BesoinDeFinancement_{APU}}{PIB} \)
5. Quelques définitions
Remarque : ces définitions ne sont pas à savoir « par cœur », il faut toutefois comprendre ces notions et à quoi elles correspondent.
Secteurs institutionnels : Les différents acteurs de la vie économique sont regroupés dans des ensembles considérés comme pertinents. Les unités, dites institutionnelles, constituent les unités de base de la comptabilité nationale : ce sont des unités susceptibles de posséder elles-mêmes des actifs, de souscrire des engagements, de s'engager dans des activités économiques et de réaliser des opérations avec d'autres unités. Les secteurs institutionnels regroupent les unités institutionnelles ayant des comportements économiques similaires caractérisés par leur fonction principale et la nature de leur activité.
On distingue cinq secteurs institutionnels résidents :
- les sociétés non-financières (SNF).
- les sociétés financières (SF).
- les administrations publiques (APU).
- les ménages.
- les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM).
L'ensemble des unités
non-résidentes, dans la mesure où elles entretiennent des relations économiques
avec des unités résidentes, sont regroupées dans le reste du monde.
Source INSEE: https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1875
Administrations publiques : Ensemble des unités
institutionnelles dont la fonction principale est de produire des services non
marchands ou d'effectuer des opérations de redistribution du revenu et des
richesses nationales. Elles tirent la majeure partie de leurs ressources de
contributions obligatoires. Le secteur des administrations publiques comprend
les administrations publiques centrales, les administrations publiques locales
et les administrations de sécurité sociale.
Source INSEE : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1244
Institutions sans but lucratif au service des ménages : Les
institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM) regroupent
l'ensemble des unités privées dotées de la personnalité juridique qui
produisent des biens et services non marchands au profit des ménages. Leurs
ressources principales proviennent de contributions volontaires en espèces ou
en nature effectuées par les ménages en leur qualité de consommateurs, de
versements provenant des administrations publiques, ainsi que de revenus de la
propriété.
Source INSEE : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1604
Les sociétés financières : Ensemble des sociétés et
quasi-sociétés dont la fonction principale consiste à fournir des services
d'intermédiation financière (banque et assurance) et/ou à exercer des
activités financières auxiliaires (auxiliaires financiers).
Source INSEE : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1620
Les sociétés non financières : Ensemble des unités
institutionnelles qui sont des producteurs marchands dont la fonction
principale consiste à produire des biens et des services non financiers, et
dont les opérations de répartition et les opérations financières sont séparées
de celles de leurs propriétaires.
Source INSEE : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1218
Les ménages : Individus ou groupes d'individus considérés tant
dans leur fonction de consommateurs que dans celle, éventuelle, d'entrepreneurs
produisant des biens marchands ou des services financiers et non financiers
marchands.
Source INSEE : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1814
Revenu disponible brut des ménages : Revenu dont disposent les
ménages pour consommer ou investir, après opérations de redistribution. Il
comprend l’ensemble des revenus d’activité (rémunérations salariales y compris cotisations
légalement à la charge des employeurs, revenu mixte des non-salariés), des
revenus de la propriété (intérêts, dividendes, revenus d’assurance-vie…) et des
revenus fonciers (y compris les revenus locatifs imputés aux ménages
propriétaires du logement qu’ils occupent). On y ajoute principalement les
prestations sociales en espèces reçues par les ménages et on en retranche les
cotisations sociales et les impôts versés.
Source INSEE : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1633