15.4. Le choix de l’output à long terme

Site: Moodle Université Numérique
Cours: Microéconomie 1
Livre: 15.4. Le choix de l’output à long terme
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: jeudi 2 mai 2024, 22:38

1. Le niveau d'output à long terme

A long terme, une firme peut ajuster tous ses inputs de production, y compris sa taille, et elle peut décider de fermer et sortir de la branche ou entrer dans une branche et commencer à produire pour la première fois un produit. Dans les hypothèses de concurrence, on suppose la libre entrée et sortie de telle sorte qu’aucune barrière réglementaire, technologique ou stratégique n’entrave la fluidité du marché.

Le niveau d’output à long terme d’une firme concurrentielle qui maximise son profit est le point pour lequel le coût marginal de long terme est égal au prix.

Pour obtenir un équilibre à long terme, certaines conditions économiques doivent être remplies. Les firmes présentes sur le marché ne doivent pas désirer se retirer du marché de même qu’aucune firme extérieure au marché ne souhaite y entrer. 

Mais plus précisément quelle est la relation entre profitabilité, entrée et équilibre concurrentiel de long terme ? La réponse tient dans la relation entre profit économique et incitation à entrer ou sortir d’un marché.


2. Profit économique nul à long terme

Pour rappel, on a distingué les coûts comptables et les coûts économiques (cf. séquence n°11). Dès lors on peut distinguer les profits comptables et les profits économiques. Les profits comptables sont mesurés par la différence entre les recettes de la firme et ses dépenses en travail, matières premières, intérêts plus dépréciation des équipements. Les profits économiques tiennent aussi compte des coûts d’opportunité. L’un de ces coûts d’opportunité est le gain qu’auraient obtenu les propriétaires de la firme si leurs capitaux financiers avaient été utilisés ailleurs.

Quand une firme s’engage dans une activité, elle le fait en espérant un retour positif sur son investissement, autrement dit le projet doit être rentable. Un profit économique nul signifie que la firme obtient un retour normal, i.e. compétitif, sur cet investissement. Ce bénéfice normal, qui fait partie du coût d’usage du capital, est le coût d’opportunité d’utiliser l’argent pour acheter du capital plutôt que de l’investir ailleurs. Ainsi, une firme gagnant un profit économique nul fait aussi bien d’investir son argent dans le capital qu’elle ne le ferait si elle investissait ailleurs. Elle obtient un gain concurrentiel sur l’argent investi. Une telle firme réussit ainsi à se saisir des opportunités et devrait logiquement rester sur le marché. Au contraire une firme réalisant un profit économique négatif devrait envisager de sortir du marché, notamment si elle n’anticipe aucune amélioration de la situation financière.

A long terme, sur des marchés concurrentiels, le profit économique devient nul. Un profit économique nul signifie non pas que les firmes sont peu performantes mais au contraire que l’industrie est concurrentielle.

Un profit économique positif envoie un signal d’un gain élevé extra-normal à des firmes qui dès lors vont être incitées à entrer dans cette industrie où des opportunités de profit existent. L’entrée de nouvelles firmes entraîne un déplacement de la courbe d’offre globale vers la droite. L’offre globale augmente et le prix de marché baisse… (voir figure 34)

A l’inverse un profit économique négatif va conduire des firmes à sortir du marché, ce qui va entraîner un déplacement de la courbe d’offre globale vers la gauche. La quantité globale offerte diminuera et le prix de marché augmentera…


Lorsqu’une firme a un profit économique nul, elle n’est pas incitée à sortir du marché. De même des firmes extérieures n’ont aucune incitation à entrer. Un équilibre concurrentiel de long terme se produit quand trois conditions sont remplies :

-        Toutes les firmes de l’industrie maximisent leur profit ;

-        Aucune firme n’est incitée soit à entrer soit à sortir de l’industrie parce que toutes les firmes réalisent un profit économique nul ;

-        Le prix du produit est tel que la quantité offerte sur le marché est égale à la quantité demandée par les consommateurs.