8.1. A quoi se réfère-t-on quand on parle d’entreprise ?

Site: Moodle Université Numérique
Cours: Microéconomie 1
Livre: 8.1. A quoi se réfère-t-on quand on parle d’entreprise ?
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: mardi 7 mai 2024, 14:38

1. Qu'appelle-t-on entreprise?

Dans la vie courante, quand on pense à des exemples d’entreprise, on va facilement évoquer des noms d’entreprises connues ayant pignon sur rue, ou bien ayant un lien avec des objets du quotidien, par exemple Apple, Samsung, Toyota, Dyson, IKEA, Sony, Boeing, Airbus, etc. On pense à des entreprises de taille plus ou moins grande, qui fabriquent des produits ou services, qui seront commercialisés et achetés par des consommateurs.

Selon la discipline, gestion, droit ou économie, le terme « entreprise » ne désigne pas tout à fait la même chose

-        On rencontre le terme « entreprise » en gestion pour traiter aussi bien des fonctions de l’entreprise (commerciale, production, approvisionnement et logistique, ressources humaines et financières), de son organisation interne (structuration pyramidale ou horizontale, mécanismes de communication etc.) que de ses rapports avec l’environnement externe dans lequel elle opère (stratégie à court ou long terme).

-        En droit, l’entreprise n’a pas de personnalité juridique. Pour le juriste, l’entreprise est individuelle et dans ce cas se confond avec l’entrepreneur-apporteur de ressources, ou bien sociétaire (ensemble d’associés), incarnée dans une personne morale de la société qui dispose dès lors de son propre nom, siège social, objet social et patrimoine, et peut passer des contrats (contrat de travail, d’achat etc.) avec d’autres participants extérieurs.

-        En économie, l’entreprise peut être considérée comme :

o   Une unité de production de biens et services destinés à être vendus sur le marché ;

o   La mise en œuvre de moyens matériels et humains ;

o   Un centre de pouvoir de décisions autonomes qui supposent une organisation.



2. Pourquoi existe-t-il des firmes?

Le terme « firme » va progressivement remplacer celui d’entreprise en économie à la suite des travaux de Ronald Coase (Prix Nobel d’Economie en 1991). En effet, c’est Ronald Coase dans son article de 1937 intitulé « The Nature of the Firm » qui a posé la question suivante : si les marchés fonctionnent si bien pour allouer les ressources, pourquoi avons-nous besoin de firmes ?

A la question « pourquoi existe-t-il des firmes ? », une partie de la réponse tient au fait que la firme représente un mécanisme de coordination des activités de production qui rend moins coûteuse la fabrication de produits ou services qui sinon serait réalisée par une collection d’individus indépendamment les uns des autres… Une firme évite à chaque individu de négocier chaque tâche qu’il aura à réaliser, ou de négocier et renégocier le tarif appliqué pour ces tâches. Une firme évite ce genre de négociation par l’intervention de managers qui dirigent la production de travailleurs salariés, l’affectation des ressources s’effectuant alors par « l’autorité ».


3. Une firme est-elle efficace?

Pas nécessairement… Les managers peuvent avoir du mal à contrôler ce que font les travailleurs (ex : production en équipe), et les managers peuvent prendre des décisions fonctions de leurs propres intérêts ou objectifs propres (maximiser le chiffre d’affaires), mais pas dans le meilleur intérêt pour la firme (maximiser le profit à long terme). C’est pour répondre à cette question que la théorie de la firme (et plus largement l’économie des organisations) est devenue un domaine important de la recherche en microéconomie. 

Sur le plan positif, la théorie de la firme permet d’expliquer pourquoi les managers et les travailleurs se comportent comme ils le font ; sur le plan normatif, la théorie de la firme explique comment les firmes devraient s’organiser au mieux de façon à fonctionner aussi efficacement que possible.


4. Les objectifs de la firme

A ce stade, nous pouvons retenir que les firmes existent car elles décident des biens et services à produire (QUOI PRODUIRE ?) bien plus efficacement que ce qui serait possible sans elles.

Une firme va décider de son niveau de production (COMBIEN PRODUIRE ?) selon une certaine logique qui tient compte de 3 étapes :

1)      La technologie de production qui va permettre de transformer des facteurs de production (appelés aussi inputs) en produits ou services (désignés aussi par le terme outputs) :

a)      les inputs : les matières premières, l'énergie, les services fournis par les machines, le travail et par la terre, mais aussi des biens transformés, intermédiaires, qui entreront dans la production d'autres biens. L'analyse microéconomique finit par assimiler inputs et facteurs de production qui pourtant représentent de façon plus restreinte les contributions du travail, des machines et équipements (le capital), et de la terre.

b)      Les outputs : biens ou services finals ;

c)      La transformation d’inputs en outputs : l’organisation du processus de production, une fonction essentielle de la firme.

2)      Le prix des facteurs de production ou le coût des facteurs de production ;

3)      La quantité de facteurs de production utilisés pour produire le bien ou service.

On suppose qu’un producteur logique va appliquer un principe de non-gaspillage qui le conduit à adopter 2 attitudes alternatives :

-        Si on lui fournit un certain nombre de ressources, il va essayer d’en tirer le meilleur parti possible et dans ce cas il s’agit de maximiser la production que l’on peut faire à partir des facteurs de production disponibles.

-        Réciproquement, si on veut atteindre un niveau de production donné, il s’agit de déterminer quelle est la quantité minimum de ressources à acquérir et ainsi fonctionner avec le minimum d’efforts. Dans ce cas il s’agit de minimiser les dépenses de facteurs de production.

En supposant que la firme cherche à déterminer la combinaison d’inputs (notamment capital, travail) qui minimise son coût de production, nous verrons comment son coût total de production varie avec la quantité produite et comment elle choisit cette quantité de façon à maximiser son profit (ET NON SEULEMENT SON NIVEAU DE PRODUCTION…).

En effet, pour les entreprises, l’un des objectifs essentiels de la production est de réaliser un profit. Ça ne veut pas dire que ce soit le seul objectif; un certain nombre de firmes combinent d’autres objectifs sociaux et environnementaux. L’analyse économique de la production tend à se focaliser sur l’objectif de recherche d'un "surprofit" qui surgirait une fois que tous les facteurs de production (travail, capital notamment) ont été rémunérés pour leur contribution à la production…