7.2 : Les propriétés de la demande

Site: Moodle Université Numérique
Cours: Microéconomie 1 : Les décisions du producteur et du consommateur
Livre: 7.2 : Les propriétés de la demande
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: samedi 23 novembre 2024, 13:36

1. La loi de la demande

Cette "loi" est très simple :

La loi de la demande énonce que, toutes choses égales par ailleurs (ceteris paribus), la quantité demandée d’un bien baisse lorsque son prix augmente.

La demande est décroissante.


2. Homogénéité de la demande globale

La demande est "homogène de degré 0" par rapport aux prix et au revenu : Pour tout réel k, D(kp, kR) = D(p, R)

  • Cela signifie simplement que si on multiplie par un certain facteur (k) à la fois tous les prix (p1 et p2) et les revenus de tous les consommateurs, la demande globale ne change pas.
  • C'est exactement ce qui se passe quand on change de monnaie : pour le passage à l'Euro par exemple, on a exprimé tous les prix et tous les revenus dans une autre monnaie, mais cela n'a pas changé les comportements... De très petits ajustements ont pu être constatés en 2002, parce que certains prix ont augmenté pour des raisons d'arrondi (les supermarchés, par exemple, ont tendance à choisir un prix de 2,79 euros plutôt que 2,72...). Mais globalement, la demande est restée stable.

En France, lorsque l'on est passé des "anciens Francs" aux nouveaux Francs, le facteur k était de 1/100. Et pourtant, les demandes n'ont pas bougé sensiblement.

Pourquoi ?...

3. Pourquoi cette homogénéité ?

Pourquoi ?... C'est simplement parce qu'aucune demande individuelle n'est modifiée (on l'a vu dans le chapitre précédent les demandes individuelles sont homogènes de degré 0 dans les prix et le revenu)

  • Si on multiplie p1 et p2 par k=3, par exemple, le rapport de prix devient 3p1 / 3p2 = p1/p2. Il ne change pas. Donc la pente de la droite de budget ne change pas.
  • Les courbes d'indifférence représentent les préférences des consommateurs, qui ne bougent pas non plus (votre préférence pour un café par rapport à un thé ne dépend pas de la monnaie utilisée).
  • Donc l'égalité du TMS au rapport de prix n'est pas modifiée par la multiplication par 3 de tous les prix : Graphiquement, on cherche toujours le même point de tangence pour chaque individu.
  • Et enfin, si le revenu est aussi multiplié par 3, alors c'est comme si toute la contrainte budgétaire était multipliée par 3, et on peut mettre 3 en facteur, il ne joue pas de rôle : 3p1 x1 + 3p2 x2 = 3R est équivalent à 3(p1 x1 + p2 x2)= 3R, ce qui est équivalent à p1 x1 + p2 x2 = R. La contrainte budgétaire n'est donc pas modifiée.
  • Au final : on a la même égalité TMS - rapport de prix et la même contrainte de budget... Donc on a exactement la même demande individuelle que si on n'avait pas multiplié tous les montants monétaires par k = 3. Comme la demande globale est la somme des demandes individuelles, elle ne change pas non plus.

  • Attention, n'oubliez pas que si on modifie les prix mais pas les revenus, les demandes changent...
  • C'est ce qui se passe avec l'inflation par exemple : Les prix augmentent mais les revenus en général ne suivent pas (ou seulement avec un retard), et la population s'appauvrit (elle ne peut plus consommer autant, son ensemble de consommation se réduit car sa droite de budget se rapproche de l'origine).