Leçon 7 : Distribution
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Cours: | Marketing fondamental |
Livre: | Leçon 7 : Distribution |
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Date: | vendredi 22 novembre 2024, 10:24 |
Description
Table des matières
- 1. Introduction
- 2. Les problématiques de distribution pour le fabricant
- 2.1. Les problématiques de distribution pour le fabricant
- 2.2. Le canal de distribution : un facteur clé de succès
- 2.3. Choix de l'intensité de la couverture de distribution
- 2.4. Stratégie « Push » ou « Pull »
- 2.5. Mini-cas (fictif) : lancement de la boisson Delidrinker ou le cas d'une stratégie de distribution push
- 3. La stratégie du distributeur
- 4. Evolution des rapports producteurs-distributeurs
- 5. Conclusion
1. Introduction
- Préambule
- Historique de la distribution
1.1. Préambule
Objectif du cours
Présenter les enjeux de la politique de distribution pour les producteurs ainsi que les problématiques marketing actuelles des distributeurs. A la fin de cette leçon, l'étudiant connaîtra les enjeux de la gestion des circuits de distribution, les problématiques marketing stratégiques et opérationnelles des distributeurs et l'évolution des relations entre les producteurs et les distributeurs sur les marchés jusqu'à aujourd'hui.
Prérequis
Vous devez avoir travaillé les leçons 1, 2 et 3 avant d'aborder cette leçon.
1.2. Historique de la distribution
Fondamental
L'histoire de la distribution commence avec celle du Bon Marché, créé par Aristide Boucicaut, en 1852. Trois innovations majeures accompagnent l'ouverture de ce premier grand magasin :
- L'entrée libre,
- L'affichage des prix,
- L'exposition de la marchandise aux yeux des clients.
Le commerce n'a ensuite cessé d'innover afin de répondre aux attentes des consommateurs toujours en pleine mutation et de lutter conte une concurrence de plus en plus accrue.
Remarque
Les grandes dates
1852 – Naissance du premier grand magasin Le « Bon Marché »
1963 – Ouverture du premier hypermarché en France (Carrefour)
1988 – Ouverture du premier magasin hard-discount allemand en France
1996 – Lancement du commerce électronique (1998 en France)
Evolution des formules de vente
Les formules de vente évoluent. Plusieurs phénomènes ont été observés ces dernières décennies :
- Développement du hard-discount en France, et en centre-ville sur des surfaces de vente de taille moyenne.
- Stabilisation des ventes en hypermarchés dans les années 2000, avec une focalisation des efforts sur les prix pour lutter contre le hard discount)
- Multiplication des GSS Grandes Surfaces Spécialisées,
- Développement de la vente en ligne et des concepts de vente en Drive.
2. Les problématiques de distribution pour le fabricant
Plan du chapitre
- Les problématiques de distribution pour le fabricant
- Le canal de distribution : un facteur clé de succès
- Choix de l'intensité de la couverture de distribution
- Stratégie « Push » ou « Pull »
- Mini-cas (fictif) : lancement de la boisson Delidrinker ou le cas d'une stratégie de distribution push..
2.1. Les problématiques de distribution pour le fabricant
Circuit de distribution
Définition
On appelle circuit de distribution le chemin suivi par un bien ou un service pour aller du stade de la production à celui de la consommation.
La distribution, est une variable incontournable, mais :
- peu souple (c'est un investissement de long terme),
- sans effet immédiat (il faut du temps pour appréhender l'ensemble du circuit de distribution),
- difficile à maîtriser (il faut assurer une homogénéité de conditions de commercialisation – prix, SAV, merchandising, etc. - sur l'ensemble du réseau de distribution).
Fondamental
Figure 1 : Les circuits de distribution
Exemple
Un petit producteur de camembert de Basse-Normandie réfléchit aux différentes possibilités à sa disposition pour écouler sa production. En effet, il peut accéder aux consommateurs de plusieurs façons :
De façon directe : faire les marchés, ouvrir une boutique d'usine, faire un site de vente sur Internet (cf. producteur de foie gras du Périgord), VPC. Le problème rencontré est alors le suivant : on risque un manque de visibilité et de disponibilité du produit sur le marché.
De façon indirecte par des grossistes : travailler avec une coopérative, puis des détaillants pour écouler sa production dans des magasins spécialisés (des épiciers). Là encore, la visibilité et la disponibilité sont réduites.
De façon indirecte par des centrales d'achat : Où les consommateurs achètent-ils majoritairement leurs fromages ? Au supermarché ou à l'hypermarché (en GMS) ? Donc, si on veut augmenter sa production et ses ventes, il est nécessaire de passer par ce circuit de distribution. Mais si c'est la solution pour laquelle la disponibilité et la visibilité sont maximales sur le marché, le problème est le coût : les marges des distributeurs sont fortes dans ce cas de figure.
Synthèse
Le choix des circuits de distribution résulte donc d'arbitrages entre :
- La marge (la marge réduite quand on passe par la grande distribution),
- La disponibilité et la visibilité du produit (plus forte dans la grande distribution),
- Le contrôle exercé sur les conditions de vente de la marque, du produit.
2.2. Le canal de distribution : un facteur clé de succès
Le canal de distribution constitue dans certains cas un facteur clé de succès. En effet, l'entreprise peut développer une stratégie de distribution spécifique qui lui permet d'assoir de façon durable son positionnement sur le marché : le canal de distribution peut permettre à l'entreprise de développer sa propre identité et de se différencier des concurrents.
Sur le marché des colas par exemple, « la guerre des colas » s'est aujourd'hui transformé en une « guerre de territoires » (cf. documentaire de la leçon 1 : « la guerre des colas »). Coca et Pepsi occupent des positionnements propres et différenciés en jouant sur leur disponibilité, leur proximité avec les jeunes consommateurs (dans les écoles, les universités) et leur exclusivité sur certains territoires (par exemple, Pepsi dans les jardins publics de San Diego en Californie).
Exemple
Stratégie de différenciation de Tupperware :
Le succès de Tupperware s'est construit sur le développement de la vente par réunion et le pouvoir d'influence des hôtesses d'accueil. Ce mode de distribution met en avant la rareté des produits Tupperware et la « chance » de pouvoir en acheter uniquement en faisant partie du réseau et en étant invité à une de leur fameuse réunion.
Stratégie de domination par les coûts pour Dell :
Basée sur la vente directe par téléphone puis par Internet, le système de distribution mis en place par Dell permet de réduire les coûts de distribution, d'adapter sur mesure le produit au besoin du client et de limitation des stocks, puisque les ordinateurs sont construits à la commande.
Stratégie de focalisation pour Yves Rocher :
En développant un circuit de distribution intégré, détenu en propre par la marque, Yves Rocher prend alors le contrôle total des conditions de commercialisation de ses produits et notamment la cohérence de son image.
2.3. Choix de l'intensité de la couverture de distribution
Fondamental
Le choix du canal de distribution repose en premier lieu sur un choix stratégique : dans quelle mesure dois-je être présent sur le marché ? Plusieurs possibilités s'offrent à l'entreprise :
- Distribution intensive : être présent dans un maximum de points de vente. On maximise alors des indicateurs de panels tels que la DN (Disponibilité Numérique : pourcentage des magasins dans l'univers de distribution dans lesquels le produit (la marque) est référencé(e).) ou la DV (Disponibilité Valeur : pourcentage du chiffre d'affaires de la catégorie de produits réalisé par les magasins dans lesquels le produit (la marque) est référencé(e).)
- Distribution exclusive : donner l'exclusivité de la distribution à un petit nombre d'intermédiaires
- Distribution sélective : à mi-chemin entre distribution intensive et exclusive, il s'agit de limiter le nombre de détaillants sur certains critères de façon à assurer leur cohérence avec le positionnement souhaité de la marque.
Il est donc nécessaire pour le fabricant de choisir un circuit de distribution qui lui permette d'offrir à ses clients un niveau de service donné pour garantir son image auprès des consommateurs : services antérieurs à l'achat, service après-vente, annexes.
2.4. Stratégie « Push » ou « Pull »
Objectifs et principes
Fondamental
Deux stratégies de distribution peuvent être envisagées par les producteurs :
- Une stratégie « Push » :
- Une stratégie « Pull » :
Le producteur décide d'écouler son produit sur le marché en tirant profit du pouvoir des détaillants sur le marché. Il met alors tous ces efforts sur ses relations commerciales avec ses distributeurs, de façon à ce qu'ils poussent le produit sur le marché. Ce type de stratégie est souvent mise en place par des entreprises qui ont un budget marketing réduit et une force commerciale performante.
Le producteur dispose de marques connues avec de fortes images qui lui permettent de s'adresser directement - via des campagnes de communications – aux consommateurs du marché. Les consommateurs réclament le produit, la marque et le distributeur peut difficilement s'en passer dans ses rayons afin d'assurer son chiffre d'affaires. Dans ce cas, c'est donc le produit qui « tire » les clients dans le magasin. Cette stratégie nécessite un gros budget publi-promo.
Généralement on fait les deux : du pull (plus ou moins) et du push afin de pérenniser nos relations avec les distributeurs.
Synthèse
Simulation
Politique de communication et stratégie de distribution
La politique de communication mise en place dépend de la stratégie de distribution de la marque.
Push ou pull : à chacun ses objectifs et techniques de communication.
Politique de communication et stratégie Push
Politique de communication et stratégie Pull
2.5. Mini-cas (fictif) : lancement de la boisson Delidrinker ou le cas d'une stratégie de distribution push
Généralités
Les Delidrinkers sont des boissons interactives enrichies en vitamines C, commercialisées sur le marché américain dans des bouteilles réutilisables, faciles à prendre en mains, à l'effigie des personnages favoris des enfants. Elles ont été lancées sur le marché en France et ciblent les enfants de 4 à 10 ans.
Des contrats d'exclusivité avec les producteurs de dessins animés ont été signés pour l'utilisation de leurs personnages célèbres en fonction des pays. En France, des gourdes réutilisables à l'effigie par exemple de Samsam Superhéros et Hello Kitty (pour les filles) ont été lancées.
Le lancement s'effectue dans un contexte plutôt favorable sur un marché où le rayon des boissons rafraîchissantes a du mal à sortir de ses grands classiques.
Delidrinker : le produit
L'essentiel de la force des Delidrinker repose sur le packaging. Il suffit d'ailleurs d'en goûter le contenu de l'eau colorée, sucrée, avec un goût « chimique » pour s'en convaincre… Par ailleurs, la composition de la boisson et son goût n'ont pu être adaptées au marché français.
Remarque
Le packaging : C'est un concept, à mi-chemin entre l'univers du jeu et celui des boissons. Les bouteilles sont réutilisables, en 50 cl, renouvelées chaque 3 mois et collectionnables.
Un marketing évènementiel : Le lancement de séries limitées a lieu en phase avec l'actualité. « Nous attendrons la sortie en France du DVD de Peter Pan, en juillet, pour en lancer une version » soulignent les dirigeants.
Peu de promotions sont mises en place, mais on observe une évolution progressive des références.
Delidrinker : la distribution
Remarque
Un référencement dan sles enseignes d'hypermarché
Un marketing basé sur le bouche à oreille, une stratégie push et la puissance des personnages de dessins animés partenaires (stratégie pull).
Plusieurs circuits de distribution investis : Le produit est commercialisé dans l'ensemble de la distribution française, les magasins de jouets, les stations-service, les boulangeries et les réseaux de cinémas.
Merchandising : Les produits sont mis en avant dans les magasins en étant placés devant les caisses, afin de stimuler les achats d'impulsion
Aucune campagne de publicité auprès des consommateurs n'a été réalisée (pas de stratégie pull directe de Delidrinker).
Résultats attendus :
Les ventes de Delidrinker décollent et on observe la naissance d'un phénomène de collection : des gourdes commercialisées en série limitée à l'effigie de certains héros sont mises aux enchères sur des sites de vente tel qu'Ebay.
La notoriété et l'image des licences contribuent à tirer les clients vers le produit. La gourde réutilisable apporte un bénéfice aux parents et aux enfants. A vérifier : le goût du produit est-il adapté au marché français ?
3. La stratégie du distributeur
Plan du chapitre
- La stratégie du distributeur
- Exercice : Positionnement des enseignes
- Correction
- Le marketing opérationnel du distributeur
3.1. La stratégie du distributeur
Le positionnement pour les distributeurs
Principe
Pendant très longtemps, la stratégie marketing des distributeurs a reposé sur l'occupation du territoire et l'ouverture d'un maximum de magasins afin de générer du chiffre d'affaires. Mais compte tenu des lois limitant les ouvertures de magasins sur le territoire, le nombre maximum de magasins a rapidement été atteint. Après les fusions et les rachats, l'heure est actuellement pour les distributeurs à la conquête des parts de marché.
Compte tenu de cette concurrence de plus en plus accrue dans le secteur de la distribution, il est devenu indispensable pour les distributeurs de se positionner sur le marché. L'idée est donc bien de répondre aux attentes des clients, et de se démarquer de la concurrence, comme le souligne la citation suivante :
Remarque
La stratégie marketing selon Auchan :
"C'est prendre position pour déterminer l'offre produits / services qui répond le mieux aux attentes des clients que l'on a prioritairement décidé de servir (cible). Les enseignes qui refusent de choisir n'expriment pas d'aspérités et ne se démarquent pas. Elles veulent vendre ce qu'elles ont acheté au lieu d'acheter ce que les clients veulent eux-mêmes acheter." André Tordjman, Directeur Marketing d'Auchan
Fondamental
Les 2 volets du positionnement
Exemple
Monoprix est en concurrence avec des magasins de centre-ville utilisant d'autres formats de vente comme les grands magasins, et selon les catégories de produits, avec les boutiques spécialisées, comme les épiceries, les traiteurs, etc.
Exemple : le positionnement chez Monoprix
Mais le positionnement de Monoprix est unique : sa différence vient de la variété de son assortiment, la qualité de ses produits et les services proposés « ses engagements » : livraison, installation, « satisfait ou remboursé », un engagement sur les prix, etc.).
3.2. Exercice : Positionnement des enseignes
Le positionnement de l'offre pour Leclerc
« Le commerce, c'est acheter le moins cher possible et revendre le plus cher possible. « La distribution, c'est acheter le moins cher possible et revendre le moins cher possible », Edouard Leclerc.
Exercice :
Dans ce contexte, il est important pour les distributeurs de trouver de nouveaux points de différence pour positionner leur offre sur le marché. Observez les publicités suivantes et identifiez les bénéfices mis en avant par ces enseignes.
Question 1
Observez la publicité Leclerc suivante et identifiez les bénéfices mis en avant par cette enseigne.
Publicité Leclerc
Question 2
Observez la publicité Auchan suivante ainsi que la publicité TV et identifiez les bénéfices mis en avant par cette enseigne.
Publicité Auchan
Question 3
Marketing direct : le club Rik et Roc
290 000 enfants membres : des produits, des cadeaux, un journal.
Observez la publicité suivante et identifiez les bénéfices mis en avant par cette enseigne.
Exemple : le club Rik et Rok
Question 4
Observez la publicité Carrefour suivante et les publicités TV et identifiez les bénéfices mis en avant par cette enseigne.
Publicité Carrefour
3.3. Correction
Solutions 1
L'engagement dans la protection de l'environnement, mais on rappelle tout de même l'engagement prix (historique) de Leclerc dans l'accroche : « les sacs jetables ont un prix ».
Solution 2
Les bénéfices proposés par Auchan :
- la qualité de vie (les sourires, le jeu),
- l'assurance du meilleur rapport qualité-prix (« avec l'argent qu'on a, profiter mieux de la vie » = dépenser mieux),
- la qualité des produits (« la vraie »)
- et la cible : la famille.
La publicité TV est institutionnelle : on communique sur l'enseigne elle-même. Elle met en avant un nouveau bénéfice : le choix de l'enseigne (le message sur le ton de l'humour est : le consommateur peut prendre sa vie en main, faire le choix gagnant en choisissant Auchan). Mais est-ce vraiment différenciant ?
Solution 3
Auchan poursuit sa politique de fidélisation de sa clientèle en ciblant les enfants avec son club « Rik & Rok » : livret, BD, site Internet interactif, etc. Les personnages personnifient l'enseigne aux yeux des enfants, et incarnent la joie de vivre, la bonne humeur et l'engagement de l'enseigne auprès de la famille.
Le positionnement d'Auchan sur le marché – et sa différenciation – passe par ses MDD qui ciblent des niches de marché porteuses : ici les enfants et leurs besoins de produits de qualité et ludiques.
Solution 4
Carrefour communique sur les bénéfices de son offre produits (on met en scène la vie autour de produits Carrefour). Cette approche est donc très différente de celle d'Auchan qui mise sur une communication beaucoup plus institutionnelle, centrée sur son nom d'enseigne (sa marque). Carrefour met en avant des bénéfices très actuels : la qualité de vie, la joie de vie (comme Auchan avec les sourires et les enfants), mais aussi la convivialité (la préparation d'un repas entre amis avec des produits bio Carrefour) et le prix (l'économie, toujours très présent dans le discours publicitaire).
3.4. Le marketing opérationnel du distributeur
La démarche marketing
La stratégie marketing consiste à déterminer les objectifs de positionnement sur le marché de l'enseigne. C'est, comme pour le producteur, la ligne directrice que souhaite suivre l'enseigne (cf. Leçon 3 : Stratégie marketing). L'enseigne doit ensuite déterminer comment elle mettra en œuvre ce positionnement, quels sont les principaux leviers d'action qu'elle utilisera.
Figure 3 : La démarche marketing chez le distributeur
Le marketing opérationnel du distributeur : les 6 facettes
Le producteur dispose de 4 principaux leviers d'action pour assoir son positionnement sur le marché (les 4P) :
- le Produit (produit, packaging, marque),
- le Prix,
- la distribution (Place en anglais),
- et la communication (publicité, promotions) (Promotion en anglais).
Fondamental
Les leviers d'action du distributeur sont plus nombreux : on parle des 6 facettes sur lesquelles il peut jouer.
Figure 4 : Le marketing opérationnel du distributeur
Dans quelle mesure ces 6 facettes permettent-elles au distributeur d'asseoir son positionnement sur le marché :
Le prix : C'est une variable essentielle pour les distributeurs, souvent au cœur de la stratégie des distributeurs (exemple : Leclerc et les prix bas)
L'assortiment : Le distributeur doit déterminer 2 caractéristiques de son assortiment :
- Sa largeur et sa profondeur : l'espace dans les magasins est limité, le distributeur doit donc déterminer son degré de spécialisation. Deux possibilités extrêmes sont envisageables : un assortiment peu large et profond (peu de catégories de produits et beaucoup de références : c'est le cas des GSS comme Darty) ou un assortiment large et peu profond (beaucoup de catégories de produits et peu de références : c'est le cas des hypermarchés généralistes ou des hard-discount alimentaires)
- Sa politique de référencement : quelle sera la part de marques nationales (qualitative), de MDD (plus ou moins qualitatives) et de premiers prix (image prix) ? Un équilibre est nécessaire à trouver.
Les services : Ils contribuent à l'image qualitative du magasin : la formation du personnel permet d'informer les clients, de les conseiller, le SAV est essentiel à la satisfaction du client et à la construction d'une relation durable avec lui. La livraison, le crédit financier, etc. constituent des aides à la consommation.
L'implantation du magasin : La localisation du magasin et le choix de la zone de chalandise doivent être cohérents avec la cible de l'enseigne.
L'intérieur du magasin : En créant une atmosphère agréable dans le point de vente, unique, le distributeur renforce son identité et se différencie. Les magasins sont dans cette optique de plus en plus conçus dans une logique de consommation, par univers de référence, permettant de répondre au mieux aux besoins des consommateurs.
La communication : La publicité, le marketing direct (exemple : les prospectus) sont autant de moyens pour renforcer la notoriété et l'image de l'enseigne. Le succès de la stratégie du distributeur repose sur la cohérence de l'ensemble des actions marketing du distributeur.
Stratégies de marques pour le distributeur
Fondamental
L'assortiment du magasin se décompose traditionnellement en 3 pôles :
Les 3 pôles au sein de l'assortiment traditionnel
Les 3 pôles de l'assortiment
Exemple
Exemples de stratégies de marques
Tableau 4 : Stratégie d'assortiment de marques : exemples
Les fonctions du distributeur
Fondamental
Le distributeur assure 3 types de fonctions :
- Fonctions logistiques : le transport, le dégroupage, le stockage…
- Fonctions financières : la facturation, le crédit…
- Fonctions marketing : le suivi des marchés, la mise en scène des produits (théâtralisation), le Développement De Marques (MDD), les services
Les exemples ci-dessous illustrent les 3 types de fonctions.
Exemple
Fonction logistique
Fonction financière
Les cartes privatives
Fonction marketing : la mise en scène
4. Evolution des rapports producteurs-distributeurs
Plan du chapitre
- Evolution des rapports producteurs-distributeurs
- Evolution des rapports de force
- Vers une coopération : le trade marketing
4.1. Evolution des rapports producteurs-distributeurs
Historique des rapports industrie / commerce
Les rapports entre les producteurs et les distributeurs (industrie-commerce) ont beaucoup évolué au cours de ces dernières décennies, alternant les prises de pouvoir de façon à tendre aujourd'hui vers une coopération.
Remarque
La chronologie de l'évolution des rapports enter les producteurs et les distributeurs ont été marqués par les périodes suivantes :
- Avant 1950 : Des petits face à des petits
- 1950-1960 : Emergence du marketing fabricant - le distributeur est un intermédiaire neutre
- 1950-1975 : Croissance assez équilibrées des producteurs et des distributeurs
- 1975-1990 : Les distributeurs prennent le pouvoir, en devenant incontournables dans le processus d'achat des consommateurs et en adoptant des positionnements différenciés sur le marché reposant sur des offres produits, magasin et services originales.
Depuis 1990 : La naissance d'un nouvel équilibre basé sur :
- Le trade-marketing (qui vise à intégrer la stratégie de l'enseigne dans la stratégie de la marque)
- Le category management (qui consiste à gérer la catégorie de produits comme un centre d'activité en vue de satisfaire mieux le client)
- Le partage de l'information sur les ventes et des données clients.
4.2. Evolution des rapports de force
Fondamental
A l'origine, la distribution est seulement un intermédiaire, subissant le pouvoir des fabricants. Mais le rapport de force s'est rapidement renversé en faveur des distributeurs.
Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :
- concentration des acteurs de la distribution,
- concurrence accrue entre les producteurs : pouvoir de référencement des distributeurs
- rôle central des distributeurs sur le marché
- PM des MDD
Les distributeurs exercent une pression sur les producteurs en jouant sur :
- les conditions financières (prix d'achat),
- le droit de référencement
- le paiement des opérations promotionnelles (mises en avant, têtes de gondole, animations en magasin, vente par lots, etc.)
Le référencement peut être centralisé et imposé aux directeurs de magasins ou décidé en local.
Les arguments à mettre en avant sont :
- la marque,
- les avantages réels du produit,
- le prix de vente et les conditions commerciales,
- le paiement de droits de référencement (achat de linéaire),
- la demande des consommateurs,
- l 'historique de la relation fournisseur-distributeur.
Ce sont des sources éventuelles de conflits qui font l'objet de négociations.
4.3. Vers une coopération : le trade marketing
Définition
Le trade marketing correspond aux actions qui sont menées en commun entre producteurs et distributeurs en vu de servir à la fois les intérêts des producteurs et des distributeurs.
Fondamental
Le trade marketing recouvre plusieurs domaines d'actions :
- l'organisation logistique (harmonisation des systèmes de transport, de stockage, de gestion informatique en vu d'une gestion à flux tendu)
- le merchandising (mise en commun des informations issues des études de marché)
- le partage d'informations (EDI - Echange de Données Informatisées)
- les opérations promotionnelles (ex. un jeux concours Auchan)
- les conseils en marketing pour les MDD (au delà de la production, coopération sur la conception, la gestion de gamme, le prix, le packaging, etc.)
5. Conclusion
- Synthèse
- Quelques notions de merchanding
5.1. Synthèse
La distribution constitue un levier d'action pour le producteur afin d'assoir sa position sur le marché. En effet, un circuit de distribution en cohérence avec sa stratégie marketing permet au producteur de renforcer son identité et peut également être source de différenciation (par exemple : Dell).
Par ailleurs, le secteur de la distribution a connu de fortes mutations ces dernières décennies : du commerce, c'est devenu un secteur d'activités à forte valeur ajoutée, très concurrentiel. Le marketing du distributeur est dans ces conditions devenu un élément déterminant afin d'appréhender au mieux les marchés, de répondre à ses attentes et de se différencier.
Dans ce contexte, les producteurs et les distributeurs ont dû apprendre à travailler ensemble, à collaborer : le trade-marketing concrétise aujourd'hui cette volonté d'avancer ensemble afin de mieux cerner les marchés.
5.2. Quelques notions de merchanding
Le comportement des consommateurs en rayon (étude LSA)
Fondamental
Le merchandising consiste en l'organisation des rayons dans le magasin et des marchandises dans les rayons. Il poursuit deux types d'objectifs :
- Stratégique : il s'agit de répondre aux attentes des clients, de stimuler l'achat. Mais le merchandising peut aussi être une source de différenciation (cf. exemple Auchan)
- Communication : il s'agit de communiquer de l'information aux clients sur les produits et sur l'enseigne. La dimension visuelle est essentielle. Comme le montre l'encadré suivant, le temps passé dans le rayon est court. La lisibilité et la clarté de l'offre sont essentielles pour susciter l'achat.
Remarque
Figure 5 : Comportement du shopper
Comment améliorer le merchandising ?
Plusieurs règles sont généralement respectées dans l'organisation des magasins, de façon à répondre aux attentes des consommateurs et à leur communiquer au mieux les informations nécessaires.
Fondamental
- Respecter la logique d'achat du client
- Respecter les contraintes de multi-implantation liées aux univers de consommation
- Allouer de la place aux rayons à fort potentiels de vente à zones chaudes
- Baliser clairement les sous familles de produits
- Chercher une correspondance entre le produit et son environnement physique
Index des références
Exemple
Référence 1
DN : Disponibilité Numérique : pourcentage des magasins dans l'univers de distribution dans lesquels le produit (la marque) est référencé(e).
Référence 2
DV : Disponibilité Valeur : pourcentage du chiffre d'affaires de la catégorie de produits réalisé par les magasins dans lesquels le produit (la marque) est référencé(e).
Référence 3
GSS : Grandes Surfaces Spécialisée.
Référence 4
Taux de pénétration : Pourcentage de la population ayant fait au moins un achat dans un magasin de hard-discount dans l'année.
Référence 5
VPC : Vente Par Correspondance.