4.4: les politiques structurelles
Site: | Moodle Université Numérique |
Cours: | Macroéconomie 1 : La production et la répartition des richesses dans une économie |
Livre: | 4.4: les politiques structurelles |
Imprimé par: | Visiteur anonyme |
Date: | dimanche 22 décembre 2024, 07:59 |
1. Introduction
Les politiques structurelles sont principalement les politiques d'emploi, les politiques de croissance et les politiques de transition environnementale, sociales et de gouvernance (critères ESG). Elles visent à réduire les inégalités et à améliorer l’allocation des ressources.
Les politiques d'emploi cherchent à diminuer le taux de chômage naturel, c'est-à-dire le taux de chômage incompressible de l’économie. L’existence de rigidités sur le marché du travail, par exemple le salaire minimum, peut être un facteur d’explication du taux de chômage. Tout comme la qualification des travailleurs, les délais de recherche d'emploi, l’inadéquation entre l’offre et la demande, la fiscalité du travail ou les conditions d’indemnisation des chômeurs.
2. Les politiques d’emploi
Les politiques d'emploi ont pour objectif de dynamiser le marché du travail en adaptant, par les politiques d’éducation, le profil des travailleurs entrants et en modifiant celui des travailleurs en place afin de répondre à l’évolution des besoins des entreprises. Elles peuvent également modifier les clauses du contrat de travail, par exemple la durée légale du travail, le régime d’indemnisation des chômeurs, les conditions de départ à la retraite…
Ces politiques ont des effets de long terme sur la structure du marché du travail. Leur efficacité doit être évaluée, même si leur effet final reste discuté comme c’est le cas en France avec la réduction du temps de travail.
3. Les politiques de croissance
Les politiques de croissance cherchent à augmenter le taux de croissance tendanciel de l'économie. La théorie de la croissance endogène, initiée par les travaux de Romer (1986) et Lucas (1988), insiste sur le rôle fondamental de la recherche-développement et de l’éducation comme facteurs de développement de l’économie.
L’État doit mettre en place des infrastructures, accorder des financements aux entrepreneurs, protéger les droits de propriété sur les brevets pour favoriser l’innovation, et donc l’allocation des ressources. Mais il doit parallèlement s’assurer que les innovations ne soient pas source d’inégalités au sein de la société.
Par exemple, l’émergence du numérique est un facteur de croissance mais également un facteur de fracture. L’État doit, à la fois, stimuler les activités innovantes et veiller à leur diffusion homogène.
4. Les politiques de transition climatique
Les politiques de transition climatique visent à réduire les émissions de carbone nuisibles à l’environnement. L’État doit modifier les conditions dans lesquelles les activités économiques se déroulent, par exemple en dissuadant l’utilisation des énergies fossiles polluantes et en favorisant le recours aux énergies renouvelables dans les processus de production des biens et services.
La fiscalité est un moyen d’inciter les agents économiques à modifier leurs comportements. Mais, l’État doit veiller à ce que la transition climatique ne crée pas d’inégalités.
Par exemple, les taxes sur les produits pétroliers sont nécessaires pour réduire la pollution. Mais elles pénalisent les travailleurs qui, faute d’accès à des moyens alternatifs de transport, doivent utiliser leur véhicule personnel.
5. Les politiques ESG (Environnementales, Sociales et de Gouvernance)
De façon générale, la mise en place de politiques respectant les critères ESG est complexe. Elle requiert, d’une part, des accords multilatéraux entre des pays dont le niveau de développement et les objectifs sont spécifiques et, d’autre part, une évaluation précise de leur effet global.
L’analyse des politiques structurelles nécessite des approfondissements ultérieurs, notamment du fait de leurs conséquences multidimensionnelles à long terme.