3.3 : Les limites de la croissance

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Cours: Macroéconomie 1 : La production et la répartition des richesses dans une économie
Livre: 3.3 : Les limites de la croissance
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Date: vendredi 27 décembre 2024, 04:15

1. Introduction

La croissance économique est-elle toujours bénéfique ?

Certes, l’augmentation du niveau du PIB implique une élévation du niveau de richesses des agents économiques. Mais, la question de la répartition des « fruits » de la croissance entre les travailleurs et les détenteurs du capital est une question centrale. Tout comme, bien évidemment, l’impact de la croissance sur l’environnement.

Selon France Stratégie (2017)[1]

« La croissance a longtemps rassemblé les Français. Aujourd’hui elle risque de les diviser. Certains continuent à voir en elle une condition indispensable à la prospérité de notre société. D’autres considèrent qu’elle est porteuse d’inégalités sociales et territoriales et qu’elle est néfaste pour l’environnement. »

2. La répartition des fruits de la croissance

Après 1945, en France, une croissance forte (« les 30 glorieuses ») s’est accompagnée d’une élévation du niveau de vie de la population, même si les conflits capital-travail restent fréquents. Cependant, chaque facteur de production semble tirer des gains de productivité une amélioration de son propre niveau de vie. La croissance semble unificatrice.

Les différents chocs (pétroliers, financiers…) subis par l’économie, la mondialisation et une croissance devenue faible (« les 30 piteuses ») ont accru les inégalités de salaire et de revenu. Les détenteurs du capital et les salariés qualifiés semblent plus tirer profit de la croissance que les salariés peu ou pas qualifiés. La croissance semble devenir un facteur de division.

La question de la répartition et donc, du rôle de l’État (fiscalité, transferts…) est au cœur du débat public et mérite des développements approfondis.

Ce constat est valable au niveau mondial[1].

3. La croissance et l’environnement

Le rapport Meadows paru en 1972 (The Limits to Growth), est le premier à mettre en évidence les externalités négatives de la croissance, notamment l’épuisement des ressources naturelles et la pollution. Le rapport propose une croissance zéro pour préserver l'environnement car une croissance infinie est impossible dans un monde fini.

Les rapports du GIEC[1], le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat évaluent les conséquences de l’activité économique sur le climat, notamment les conséquences désastreuses du réchauffement climatique.

La COP, la Conférence des parties, cherche à mettre en place des objectifs quantifiés de réduction des émissions de gaz à effet de serre[2]. La réalisation des objectifs de la COP est difficile en raison de la diversité des 196 pays. Le rôle des multinationales, l’influence des lobbies ou encore.

Des auteurs, en particulier Georgescu-Roegen (La loi de l’entropie et le processus économique, 1983) ou Richard Layard (Le prix du bonheur. Leçons d'une science nouvelle, 2007), prônent la décroissance et expliquent que la quête du bonheur doit supplanter l’accumulation de richesses.

Le consensus porte aujourd’hui sur la mise en place d’une économie durable, c’est-à-dire un système respectueux des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (critères ESG).

La question du passage d’une économie « brune » à une économie « verte » est complexe et intimement liée à la question de la répartition des gains de la croissance. Elle mérite également des développements approfondis.


4. Synthèse

Les limites de la croissance

Quantitative, épuisement ressources naturelles et émissions CO2, répartition valeur ajouté, vers une croissance durable