3.2 : Les formes de croissance

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Cours: Macroéconomie 1
Livre: 3.2 : Les formes de croissance
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Date: lundi 6 mai 2024, 20:37

1. Introduction

La notion de croissance économique est multidimensionnelle.

En effet, la croissance peut être extensive ou intensive.

Elle peut être exogène ou endogène.

Nous allons détailler ces différents concepts.

2. La croissance extensive

La croissance économique est extensive lorsqu’elle est proportionnelle à  l'augmentation des quantités des facteurs de production que sont le capital et le travail.

La création de richesses supplémentaires repose alors sur l’accumulation des facteurs de production.

Ainsi, plus une économie augmente son stock de capital et de travail, plus elle est supposée produire de richesses.

2.1. Graphique : L’évolution de la population active

Concernant l’évolution de la population active en France, l’INSEE (2022) prévoit une croissance modérée jusqu’en 2040 puis une décroissance jusqu’en 2070.

Regarder le graphique ci-dessous et écouter l'explication :

D’après l’exercice 2022 de projection de population active, celle‑ci devrait atteindre 29,2 millions en 2070.

[Source : INSEE, 2022]

2.2. Graphique : L’investissement des acteurs publics et privés

L’investissement des acteurs publics et privés, qui augmente le stock de capital, est soumis à la conjoncture économique.

Regarder le graphique ci-dessous et écouter l'explication :

 

 

En 2009, l’investissement en volume a chuté de 9,1 %, avec une contribution de - 6,3 points des entreprises non financières.

[Source : INSEE, 2022]

3. La croissance intensive

La croissance économique est intensive lorsqu’elle est liée à l'augmentation de la qualité des facteurs de production. La productivité du travail et celle du capital sont les facteurs-clés d’évolution de la croissance économique. La croissance économique est intensive lorsqu’elle est liée à l'augmentation de la qualité des facteurs de production.

La productivité du travail et celle du capital sont les facteurs-clés d’évolution de la croissance économique.

  •  La qualité du système éducatif[1] et du système de santé[2] influent sur la productivité des travailleurs.
  •  L’efficacité du système financier (les banques et les marchés) conditionne l’allocation optimale du capital[3].

4. La croissance exogène

La croissance économique est exogène lorsqu’elle est expliquée par des variables externes au système économique.

Dans son article « A Contribution to the Theory of Economic Growth » paru en 1956 dans The Quarterly Journal of Economics, R. Solow propose le modèle de référence de la croissance exogène.

Sous l’hypothèse de flexibilité totale des facteurs de production, c’est-à-dire que le travail et le capital sont parfaitement substituables, l’économie tend toujours à long terme vers une situation d’équilibre. Mais cet équilibre est stationnaire du fait des rendements décroissants des facteurs.

Solow explique alors que seul le progrès technique peut repousser la stagnation séculaire de l’économie en améliorant la productivité des facteurs.

L’origine du progrès technique est exogène. C’est une « manne tombée du ciel. »

La contribution du progrès technique à la croissance est calculée en soustrayant au taux de croissance observée la part due à l'accroissement du capital et la part due à l'accroissement du travail. On parle de résidu de Solow puisque l’origine de cette contribution est inexpliquée.


5. La croissance endogène

La croissance économique est endogène lorsqu’elle est expliquée par des variables internes au système économique.

La théorie de la croissance endogène cherche donc à dépasser les conclusions du modèle de Solow. P. Romer (1986) (« Increasing Returns and Long Run Growth », Journal of Political Economy) propose d’endogénéiser le progrès technique.

Dans cette théorie, l’Etat joue un rôle central par sa politique d’investissement dans les infrastructures, par sa politique industrielle (soutien aux innovateurs), par sa politique d’éducation ou encore par le respect des droits de propriété.

Le progrès technique est un intrant dans la production dont la productivité marginale augmente. Il est le fait intentionnel d’agents économiques. Il est sans limite contrairement aux facteurs traditionnels de production.

La croissance peut alors être auto-entretenue illustrant le concept de destruction créatrice de Schumpeter (1942).

La littérature identifie plusieurs sources de croissance :

  • Les investissements publics qui impliquent des externalités positives (Barro, 1990)
  • Les investissements en R-D qui conduisent à des innovations (Romer, 1986)
  • Les investissements humains qui améliorent la productivité du travail (Lucas, 1988)