Section 2 : La stratégie de l’entreprise en situation de monopole

Site: Moodle Université Numérique
Cours: Microéconomie 2
Livre: Section 2 : La stratégie de l’entreprise en situation de monopole
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Date: vendredi 29 mars 2024, 07:05

1. La maximisation du profit en courte période

Lorsque le monopole augmente progressivement son niveau de production, son profit augmente tant que sa recette totale progresse plus rapidement que son coût total, soit lorsque sa recette marginale reste supérieure à son coût marginal.

Sur la figure 3 cette situation se produit pour une production comprise entre 0 et Q*.

La condition (de premier ordre) de maximisation du profit du monopole est donc l’égalisation de la recette marginale et du coût marginal :

Sur la figure 3, cette condition est vérifiée au point A pour le niveau de production Q* qui maximise le profit du monopole en imposant aux consommateurs un prix P*.

Le profit du monopole est égal à sa marge unitaire multipliée par la quantité produite :

Sur la figure 3, il est donc égal à l’aire du rectangle rouge .

NB : La condition de second ordre   est nécessairement respectée au point A puisque la recette marginale est décroissante et le coût marginal croissant.

                    Figure 3. La production maximisant la production à court terme


Application : étude du cas E-TOUC (1)

L’entreprise E-TOUC s’est vue confier le monopole de la gestion d’une navette urbaine en touc-touc électrique entre gare et centre-ville dans la ville de GREENCITY.

Sa fonction de coût de production exprimée en fonction du nombre Q de liaisons par heure est donnée par :

La demande locale de trajets par heure Q dépend du prix P du ticket selon la relation suivante :

E-TOUC maximisera son profit en recherchant la quantité Q* vérifiant la condition :

Soit :

Calculons son profit par heure d’exploitation :

     

   La situation de E-TOUC en monopole (1) : la maximisation du profit


Vidéo - la stratégie de maximisation du profit d'un monopole

2. Le monopole en longue période

En courte période, comme n’importe quel producteur, un monopole reste contraint par la quantité fixe de capital productif. Sur la figure 3, les fonctions de coût moyen et de coût marginal représentées sont des fonctions de courte période correspondant à la quantité de capital installée et fixe à court terme.

En longue période, un monopole peut adapter la quantité de capital utilisée dans son processus de production au regard du niveau visé de production et du niveau des prix relatifs du travail et du capital.

Si la quantité de capital installée à court terme n’était pas optimale, cela se traduira, sur la figure 3bis, par un déplacement des courbes de coût vers le bas, entrainant une légère progression du niveau de production et une augmentation du niveau de profit de longue période.

Figure 3 bis. La production maximisant le profit du monopole à long terme


Contrairement à la situation de concurrence, en monopole, aucun mécanisme économique ne pousse en longue période à une annulation progressive du profit, tant que demeurent en place les barrières à l’entrée qui garantissent  la position monopolistique. Le maintien des barrières sur longue période n’est toutefois envisageable que dans le cas d’un monopole légal ou naturel.

De plus, la quantité de longue période choisie par le monopole se situe, sur la figure 3 bis, sur la partie décroissante de la courbe de coût moyen. Contrairement à la situation de concurrence, même en longue période un monopole n'est pas contraint d'exploiter complétement les économies d'échelle jusqu'au minimum du coût moyen.