Etude de cas "Concurrence pure et parfaite et marchés traditionnels"

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Cours: Microéconomie 2
Livre: Etude de cas "Concurrence pure et parfaite et marchés traditionnels"
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: vendredi 3 mai 2024, 01:59

Description

Conseil de travail :

1) Lisez l'énoncé de l'étude de cas dans le paragraphe 1, puis tentez de la résoudre, partie par partie.

2) Consultez dans un second temps les éléments de corrigé proposés, partie par partie, dans les paragraphes suivants.


1. Enoncé

Dans cette étude, on considère le marché d’une petite pâtisserie traditionnelle qui est la spécialité d’une grande ville européenne. Ce marché est initialement un marché de concurrence pure et parfaite que se disputent 60 pâtisseries réparties dans la ville et sa banlieue. Chacune de celles-ci a la même fonction de coût total qui s’écrit :

avec q la quantité hebdomadaire produite par chaque pâtisserie, exprimée en centaines d’unités.

La demande de ce produit s’écrit quant à elle :

avec QD la quantité demandée sur le marché, exprimée en centaines d’unités, et p le prix d’une centaine de pâtisseries, exprimé en euros.

Situation initiale

1. Calculez le coût marginal, le coût moyen et le coût variable moyen de chaque pâtisserie

2. Montrez que sur ce marché, la fonction d’offre globale inversée des 60 pâtisseries s’écrit :


avec QO l’offre globale, pour un prix de marché supérieur au seuil de fermeture

3. Déterminez algébriquement la quantité et le prix d’équilibre s’établissant sur ce marché

4. Mesurez le profit hebdomadaire obtenu par chaque pâtisserie dans ces conditions de marché

5. Pourquoi la présence d’un profit positif pour chaque pâtisserie présente sur le marché nous indique que l’on considère un marché à court-terme ? Décrivez précisément ce qui se passe à long terme sur un marché de concurrence pure et parfaite

6. A long terme, la demande est constante, mais la fonction de coût total des pâtisseries devient :

Mesurez, en justifiant vos calculs, quel sera le nombre de pâtisseries présentes à long terme sur le marché considéré.

Choc sur le marché et adaptation

Dans un délai très court s’installent sur le marché un très grand nombre de vendeurs de rue qui proposent la même pâtisserie en très grandes quantités aux demandeurs. De fait, l’offre globale sur le marché se trouve fortement modifiée et devient :
alors que la demande demeure inchangée. Par ailleurs, les coûts de production de ces nouveaux vendeurs sont beaucoup plus faibles que ceux des pâtisseries initialement présentes sur le marché.

7. Mesurez la quantité et le prix d’équilibre qui s’établiront désormais sur ce marché

8. Donnez, en justifiant votre réponse, le prix seuil de fermeture des pâtisseries initialement présentes sur le marché de long terme, avant l’arrivée des nouveaux vendeurs

9. Étant donné le nouveau prix d’équilibre, que va-t-il dorénavant se passer pour les pâtisseries qui étaient présentes sur le marché avant l’arrivée des nouveaux vendeurs ?

10. De quelle façon les pâtisseries "traditionnelles", qui étaient présentes sur le marché avant l’arrivée des nouveaux vendeurs, pourraient-elles réagir ?


2. Situation initiale

1. Calculez le coût marginal, le coût moyen et le coût variable moyen de chaque pâtisserie

2. Montrez que sur ce marché, la fonction d’offre globale inversée des 60 pâtisseries s’écrit , avec QO l’offre globale, pour un prix de marché supérieur au seuil de fermeture

Parce que les entreprises en situation de CPP choisissent toujours la quantité offerte dans le but de maximiser leur profit, la fonction d’offre de chaque entreprise correspond à sa fonction de coût marginal, dans sa partie supérieure au seuil de fermeture. L’offre individuelle pour une pâtisserie s’écrit donc :

avec qO la quantité offerte par une pâtisserie.

Parce qu’il y a 60 pâtisseries présentes sur ce marché, on a QO = 60 qO et donc qO = QO / 60 ; d’où l’offre globale des 60 pâtisseries :

3. Déterminez algébriquement la quantité et le prix d’équilibre s’établissant sur ce marché

Soit Q* et p* la quantité et le prix d’équilibre. Le plus simple est d’inverser la fonction de demande qui devient :

et on a à l’équilibre :

La quantité échangée chaque semaine est donc de 36 000 unités à un prix de 0,56 euros pièce.

4. Mesurez le profit hebdomadaire obtenu par chaque pâtisserie dans ces conditions de marché

Pour chaque pâtisserie, on a donc q* = 360 / 60 = 6 et donc :


Le profit hebdomadaire de chaque pâtisserie, lié au produit qui nous intéresse, est donc de 116 euros.

5. Pourquoi la présence d’un profit positif pour chaque pâtisserie présente sur le marché nous indique que l’on considère un marché à court-terme ? Décrivez précisément ce qui se passe à long terme sur un marché de concurrence pure et parfaite

On sait que le marché décrit ici est un marché considéré à court-terme parce qu’à long terme le profit des entreprises présentes sur un marché de concurrence pure et parfaite est nécessairement nul. En effet, à long terme, un certain nombre d’entreprises attirées par les surprofits entrent sur le marché considéré. Ce faisant, si la demande est constante, elles font baisser les prix jusqu’au seuil de rentabilité qui constituera le prix de long terme. La situation reste alors stable à ce prix pour lequel le (sur)profit des entreprises est nul.

6. A long terme, la demande est constante, mais la fonction de coût total des pâtisseries devient :. Mesurez, en justifiant vos calculs, quel sera le nombre de pâtisseries présentes à long terme sur le marché considéré

A long terme, en concurrence pure et parfaite, le profit des entreprises présentes sur le marché est nul. Il faut donc déterminer le seuil de rentabilité des pâtisseries qui est le niveau du prix de marché pour lequel leur profit est nul. Soit pSR ce prix et qSR la quantité correspondante (c'est-à-dire celle qui maximise le profit pour le prix pSR). A la quantité seuil de rentabilité, on a :

Le prix-seuil de rentabilité est donc de 35 euros. A ce prix-là, le profit individuel est nul par hypothèse. L’équilibre du marché en longue période s’effectuant au prix-seuil de rentabilité, la quantité globale échangée est d’après la fonction de demande :


et donc le nombre de pâtisseries en longue période est de :

A long terme, 93 pâtisseries se partagent le marché de ce produit.


3. Choc sur le marché et adaptation

Dans un délai très court s’installent sur le marché un très grand nombre de vendeurs de rue qui proposent la même pâtisserie en très grandes quantités aux demandeurs. De fait, l’offre globale sur le marché se trouve fortement modifiée et devient alors que la demande demeure inchangée. Par ailleurs, les coûts de production de ces nouveaux vendeurs sont beaucoup plus faibles que ceux des pâtisseries initialement présentes sur le marché.

7. Mesurez la quantité et le prix d’équilibre qui s’établiront désormais sur ce marché


A l’équilibre s’échangent alors 47 500 pâtisseries par semaine au prix de 0,33 euros l’unité.

8. Donnez, en justifiant votre réponse, le prix seuil de fermeture des pâtisseries initialement présentes sur le marché de long terme, avant l’arrivée des nouveaux vendeurs

Au prix seuil de fermeture, on se situe au minimum du coût variable moyen pour lequel on a : CVM(q) = Cm(q). Dans le cas des pâtisseries considérées dans leur situation de long terme, on constate qu’il n’y a plus de coûts fixes, de sorte que la fonction de coût variable moyen est parfaitement identique à celle de coût moyen, ce qui implique que le prix seuil de fermeture (pSF) est alors tout simplement identique au prix seuil de rentabilité, soit pSF = pSR = 35.

9. Etant donné le nouveau prix d’équilibre, que va-t-il dorénavant se passer pour les pâtisseries qui étaient présentes sur le marché avant l’arrivée des nouveaux vendeurs ?

Le prix de marché étant désormais inférieur au seuil de fermeture des pâtisseries « historiques », elles devraient assez rapidement quitter le marché et laisser la place aux « nouveaux vendeurs » dont les coûts et donc le seuil de fermeture sont inférieurs. Ces derniers devraient ainsi, à terme, évincer les pâtisseries initiales du marché.

10. De quelle façon les pâtisseries "traditionnelles", qui étaient présentes sur le marché avant l’arrivée des nouveaux vendeurs, pourraient-elles réagir ?

Les 60 pâtisseries initialement présentes sur le marché de court terme pourraient par exemple décider de réagir à l’arrivée des nouveaux vendeurs en regroupant la partie de leur activité concernée en un monopole légal protégé par un label « pâtisserie traditionnelle de qualité » auquel les « nouveaux » entrants et les vendeurs de rue n’auraient pas accès.