Cours de phonétique

2.4. Les semi-consonnes

On a dit précédemment que la distinction consonnes/voyelles n'était pas fondamentale, puisqu'il existe une classe de sons – les semi-consonnes (ou semi-voyelles ou encore approximantes) qui occupent une position intermédiaire entre les consonnes et les voyelles. Des voyelles, elles ont la propriété d'avoir une résonance, et des consonnes elles ont la propriété de prendre nécessairement appui sur une voyelle. Elles seront donc toujours précédées ou suivies d'une voyelle.

Pour comprendre ce qu'est une semi-consonne, considérons les voyelles les plus fermées du français, c'est-à-dire [i], [y] et [u]. Voyelle fermée signifie que le passage de l'air est réduit mais suffisant pour que les résonateurs entrent en résonance. Si l'on réduit l'aperture de chacune de ces voyelles nous nous approchons des consonnes fricatives correspondantes ([c], consonne palatale et [k], consonne vélaire) et nous obtenons ainsi les trois semi-consonnes. La semi-consonne [j], appelée jod, correspond à [i], [ɥ] correspond à [y], et [w] à correspond à [u].

En phonologie du français, la correspondance entre les voyelles et les semi-consonnes est évidente dans la conjugaison des verbes :

nier [nje], niait [njɛ], nia [nja], nie [ni], niera [niʁa]
suer [sɥe], suait [sɥɛ], sua [sɥa], sue [sy], suera [syʁa]
vouer [vwe], vouait [vwɛ], voua [vwa], voue [vu], vouera [vuʁa]

La règle phonologique est simple ; la voyelle est présente devant une consonne ou en finale de mot alors que la semi-consonne correspondante apparaît devant une voyelle.

Pour décrire les semi-consonnes, deux propriétés suffisent : l'opposition étirée/arrondie (labialité) et l'opposition palatale/vélaire (point d'articulation) :

antérieures postérieures
[j] [ɥ] [w]
étirées arrondies

Faire les exercices 14 et 15.