Section 3 : L'entreprise en concurrence pure et parfaite en courte période
2. Seuils de rentabilité et de fermeture
2.2. Le prix - seuil de fermeture
En courte période, l’entreprise peut avoir intérêt à produire même si son profit est négatif, c’est-à-dire si le prix de marché descend en dessous du prix-seuil de rentabilité. En effet, si elle ne produit rien au cours d’une période, elle perd de toute manière ses coûts fixes (par exemple ses loyers, ses primes d’assurance, ses frais d’amortissement du capital, etc.) qui ne dépendent pas de la quantité produite et sont dus même si rien n’est produit par l’entreprise. Dès lors que la perte qu’elle subit est inférieure à ces coûts fixes, c’est à dire si les ventes de l’entreprise couvrent au moins ses coûts variables, l’entreprise a intérêt à rester ouverte (à produire), car elle perdra ses coûts fixes si elle décide de ne pas le faire.
Dans le graphique ci-dessus, on voit que si le prix déterminé par le marché est inférieur au seuil de rentabilité, mais reste supérieur au coût variable moyen, l’entreprise restera ouverte. En effet, elle couvre encore ses coûts variables moyens dans une telle situation et elle subira donc des pertes inférieures à celles qu’elle subirait en fermant ses portes (pertes alors égales au montant des coûts fixes). Cependant, si le prix de marché descend en dessous du minimum du coût variable moyen, alors l’entreprise devra fermer ses portes. Elle subirait en effet à un tel prix des pertes encore plus grandes que celle de ses coûts fixes si elle continuait à produire. L’arrêt de la production permet alors de limiter les pertes au montant des coûts fixes. Le prix-seuil de fermeture correspond donc au prix de marché pour lequel le coût variable moyen est égal au coût marginal. Ce point se situe inévitablement au minimum du coût variable moyen. Si le prix de marché s’établit à pSF sur le graphique ci-dessus, alors la règle de maximisation du profit incite l’entreprise à choisir de produire QSF* afin de « maximiser » son profit. Elle réalise alors une perte « minimale » correspondant exactement au montant de ses coûts fixes.
On notera évidemment que le fait de continuer à produire « à perte minimale » lorsque le prix de marché se situe entre le prix-seuil de rentabilité et le prix-seuil de fermeture n’est viable pour l’entreprise qu’à court terme. Si le prix de marché s’établit durablement en dessous du prix-seuil de rentabilité, l’entreprise n’aura d’autre choix que de cesser son activité.
On peut résumer les méthodes de mesure et l’information apportée à l’entreprise par les seuils de rentabilité et de fermeture grâce à la figure ci-dessous :