Etude de cas "Marché et gestion d'une ressource environnementale"
4. Réglementation du marché par une politique de taxation
7. Établissez la fonction de demande exprimée au prix hors-taxe puis la fonction d’offre exprimée au prix taxe incluse et déduisez-en la quantité échangée après instauration de cette taxe, ainsi que les prix, hors-taxe et taxe incluse.
Demande : pTTC = - 31,25 Q + 5000 → pHT + 900 = - 31,25 Q + 5000 d’où pHT = - 31,25 Q + 4100.
Offre : pHT = 25 Q + 500 → pTTC – 900 = 25 Q + 500 d’où pTTC= 25 Q + 1400
A l’équilibre, le prix de marché TTC satisfait simultanément les offreurs et les demandeurs, de sorte que 25 Q* + 1400 = - 31,25 Q* + 5000 → 56,25 Q* = 3600 → Q* = 64 soit 64 000 tonnes de poisson par an à un prix pTTC* = 25 (64) + 1400 = 3000 € / tonne. Le prix qui est alors reçu par les producteurs est de pHT* = pTTC*– 900 = 2100 € / tonne. On notera que l’on peut retrouver les mêmes résultats en recherchant d’abord le prix hors-taxe (en égalisant les fonctions d’offre et de demande considérées) puis en retrouvant le prix taxe incluse. Quelle que soit la méthode retenue, on constate que la quantité d’équilibre est la même que lorsqu’on décidait d’établir un quota et que le prix payé par les consommateurs est également le même qu’avec un quota.
8. Que deviennent alors les surplus du consommateur et du producteur ? Quel est le montant de la taxe prélevée au total par le gouvernement et que devient le chiffre d’affaires des pêcheurs ?
SC’’ = 0,5 (5000 – 3000) 64 = 64 000 milliers d’€ soit 64 millions d’€.
SP’’ = 0,5 (2100 - 500) 64 = 51 200 milliers d’€ soit 51,2 millions d’€
CA’’ = RT’’ = pHT* Q* = 2 100 (64) = 134 400 milliers d’€ soit 134,4 millions d’€
Taxe prélevée = Dépense des consommateurs – RT’’= pTTC* Q* = 3000 (64) – 134400 = 57600, ou taxe prélevée = (pTTC* - pHT*) Q* = (3000 – 2100) 64 = 57600 soit 57,6 millions d’€.
9. Commentez l’impact des deux solutions proposées par le gouvernement, notamment du point de vue des producteurs. Laquelle préconiseriez-vous ? Pourquoi ?
On peut dire que les deux mesures ont exactement le même impact sur la ressource (baisse de 20 % des prélèvements) et sur les demandeurs (augmentation du prix du produit de 20 %) ; mais les impacts des deux mesures sont différenciés pour les producteurs et le gouvernement. Alors qu’un quota semblait pouvoir avantager les producteurs, à charge pour eux d’organiser la répartition d’un volume d’activité restreint par rapport à la situation initiale, l’instauration d’une taxe entraîne inévitablement, en plus de la baisse du niveau d’activité, une baisse du surplus des producteurs, égale au montant de la taxe prélevée, ainsi qu’une baisse de leur chiffre d’affaires global. On suppose donc que les producteurs préféreraient a priori l’instauration d’un quota, mais tout dépend en fait de l’utilisation qui sera faite par le gouvernement de la taxe collectée. Si par exemple celle-ci sert à alimenter un fonds de garantie visant à assurer les revenus des pêcheurs lorsqu’ils ont atteint leurs quotas…