Etude de cas "Marché et politique du logement"
4. Politiques du marché
6. Au bout d’un an, l’agglomération supprime la taxe et envisage d’utiliser les fonds collectés de deux manières différentes. Dans une première optique, elle se propose d’entrer sur le marché en tant qu’offreur, en faisant construire des logements qu’elle loue. Cette offre « publique » de logement s’écrit :
QOA = 0,055 p
Commenter cette fonction d’offre par rapport à celle des offreurs privés qui est de nouveau la fonction d’offre initiale, maintenant que la taxe a été supprimée.
L’apparition d’une offre publique va bien entendu accroître l’offre globale de logements. Les deux différences entre les offres publiques et privées proviennent du fait que (i) il n’y a pas de prix minimum pour l’offre publique qui existe donc quel que soit le prix et (ii) l’offre publique est beaucoup plus « pentue » que l’offre privée, indiquant une plus faible sensibilité au prix de l’offre publique.
7. Calculez la nouvelle fonction d’offre globale de logements (privés et publics) et mesurez le nouvel équilibre du marché. Quel part du marché serait alors servie par le domaine public ? Commentez les résultats obtenus, entre autres du point de vue de la quantité de m² manquante pour loger tous les demandeurs.
Q’O = 0,16 p − 0,8 + 0,055 p = 0,215 p -0,8
A l’équilibre, le prix de marché satisfait simultanément les offreurs et les demandeurs, de sorte que 0,215 p* - 0,8 = 2,5 – 0,005 p* → 0,22 p* = 3,3 → p* = 15 € et Q* = 0,215 (15) – 0,8 = 2,5 – 0,005 (15) = 2,425 millions de m².
QO privée = 0,16 (15) − 0,8 = 1,6 (soit 66 %) et QO publique = 0,055 (15) = 0,825 (soit 34 %)
Il ne manque alors plus que 75 000 m² de logements pour loger tous les demandeurs. On arrive à une situation bien plus avantageuse pour ces derniers, non seulement de ce point de vue, mais aussi et surtout du point de vue du prix à payer pour se loger qui a considérablement baissé par rapport à la situation initiale.
8. La seconde solution envisagée consiste à dépenser les fonds collectés par la taxe en favorisant l’accès à la propriété d’un certain nombre de ménages (prêts à taux zéro, aides au financement, prise en charge de certains frais, de certains travaux, etc.). Une étude montre que ces mesures conduiraient à un déplacement parallèle de la fonction de demande, de telle sorte que le niveau de saturabilité de celle-ci se trouve réduit de 49,5%. Mesurez le nouvel équilibre du marché. Commentez les résultats obtenus, entre autres du point de vue de la quantité de m² manquante pour loger tous les demandeurs.
On a Q’D = (1 – 0,495) 2,5 – 0,005 p = 1,2625 – 0,005 p
A l’équilibre, le prix de marché satisfait simultanément les offreurs et les demandeurs, de sorte que 0,16 p* - 0,8 = 1,2625 – 0,005 p* → 0,165 p* = 2,0625 → p* = 12,5 € et Q* = 0,16 (12,5) – 0,8 = 1,2625 – 0,005 (12,5) = 1,2 millions de m².
Le niveau de saturabilité de la demande n’étant plus que de 1,2625 millions de m², il ne manque alors plus que 62 500 m² de logements pour satisfaire tous les demandeurs. Par ailleurs, le prix du logement qui s’établit sur le marché est alors très avantageux pour les demandeurs, par rapport à ce qu’il était dans la situation initiale.
9. Laquelle des deux options conseilleriez vous à l’agglomération d’adopter ? Pourquoi ?
On pourrait conseiller ici la deuxième option pour au moins deux raisons : (i) elle est la plus favorable aux demandeurs qui semblent être la principale préoccupation des décideurs de l’agglomération et (ii) elle décharge l’agglomération de la gestion d’un parc public de logements, inévitablement coûteuse à long terme alors que les recettes fiscales prélevées ne sont ici que ponctuelles.